L’épidémie de choléra en recul au Congo
Brazzaville – L’épidémie de choléra est en net recul au Congo. Aucun cas n’a été confirmé entre le 15 et le 16 octobre 2025. Ce résultat est le fruit du renforcement par le ministère de la Santé et de la Population des différents piliers de la réponse avec l’appui des partenaires dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
« Avant la mise en place du centre de traitement du choléra, nous avons enregistré des décès dus à la maladie. Mais depuis l’ouverture du CTC début août, aucun décès dû au choléra n’a été signalé dans notre aire de santé », témoigne le Dr Juicael Bokoba, coordonnateur de soins au Centre de santé intégré (CSI) de Loukoléla.
Mossaka-Loukolela est l’un des quatre districts affectés par l’épidémie de choléra au Congo, avec 52 % des 808 cas signalés au niveau national à la date du 16 octobre 2025, dont 66 confirmés et 742 cas suspects. Pour renforcer la prise en charge des patients, l’OMS, grâce au fonds de réserve pour les urgences sanitaires (CFE), a installé quatre centres de traitement de choléra (CTC) dans les districts affectés dont un au sein du CSI de Loukoléla. En plus de l’équipement des CTC et du déploiement des équipes d’intervention rapide et de laboratoire mobile, l’OMS a formé 88 intervenants de première ligne sur la prise en charge des cas et sur la prévention et le contrôle des infections. L’Organisation a également livré plus de 14 tonnes de fournitures médicales comprenant des médicaments, des intrants pour le traitement de l’eau et des kits de laboratoires.
Avec ces kits à disposition, Ghislain Dzeret Indolo, un des laborantins déployés sur le terrain, assure une détection minutieuse avec le laboratoire mobile. « De façon classique, autour de fleuve Congo, il y a souvent des cas diarrhées, qui ne sont pas forcément le choléra. Donc c'est important de faire des recherches sur les antigènes et d'autres causes de ces diarrhées », explique-t-il. « On trace les causes de ces diarrhées et nous faisons des analyses pour les co-infections. »
Avec des équipements et le renforcement de capacité du personnel de santé, la prise en charge s’est nettement améliorée et les décès en milieu hospitalier ont été sensiblement réduits. Sur les 67 décès enregistrés depuis la déclaration de l’épidémie, 56 (83,6 %) sont survenus dans la communauté et 1 (15,2 %) dans les formations sanitaires.
La plupart des décès étant survenus dans la communauté, les autorités sanitaires ont intensifié les efforts sur la communication des risques et l’engagement communautaire. Au total 173 relais communautaires ont été formés. Leur rôle, sensibiliser les communautés sur la nécessité de se rendre au centre de santé dès les premiers symptômes mais aussi sur les mesures préventives. « Nous avons reçu l'équipe de l’OMS qui nous a été briefés sur comment faire la sensibilisation, sur le traitement de l’eau de consommation pour éviter le choléra, et sur les mesures d’hygiène à prendre », affirme David Akini Maya, relais communautaire à Mossaka. « Nous sommes toujours très sollicités et consultés par la communauté. Nos séances de sensibilisation ont beaucoup d'impact car nous partageons de bonnes informations et distribuons les comprimés de chlore qui servent à purifier l’eau. Nous leur apprenons aussi la manière de traiter l'eau pour éviter la maladie. »
Concernant le renforcement de l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement, environ 100 professionnels de santé ont été formés, avec l’appui de l’OMS, au traitement et à la surveillance de la qualité de l’eau, dans les centres de santé et dans les communautés. La chloration de l’eau de consommation fait partie des mesures essentielles pour rompre la chaîne de transmission. « Lorsque l'on met du chlore dans l'eau, c’est pour éliminer les microbes, donc prévenir toutes les maladies diarrhéiques. Quand on consomme cette eau chlorée, nous serons protégés de ces maladies », explique Mamadou Zongo, logisticien de santé au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. « A défaut du chlore, nous conseillons de bouillir l’eau et la laisser refroidir au moins 10 minutes avant de la consommer. »
Ces mesures ainsi que d’autres, Françoise Komboli, 36 ans et résidente à Mossaka, les met désormais en pratique. Elle a failli perdre son enfant de deux ans qui a eu le choléra. « Vers 16 heures, ma fille avait commencé à vomir et elle faisait aussi la diarrhée. Et autour de 19 heures, son état s’est empiré. J’étais obligée de l'emmener à l'hôpital », raconte Françoise. « A l'hôpital, on a pris soin d’elle correctement comme il se doit. Sans cette intervention rapide, peut-être que ma fille ne serait plus de ce monde. Les infirmiers se sont bien occupés d’elle. Je remercie toute l'équipe de l'hôpital d’avoir sauvé ma fille. »
Chaque patient guéri est un pas de plus vers la fin de l’épidémie de choléra au Congo. « Notre vœu est d’en finir rapidement avec cette épidémie et de poursuivre notre marche commune pour le renforcement du système de santé dans le pays », conclut le Dr Vincent Dossou Sodjinou, représentant de l’OMS au Congo.
Chargée de communication
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