Cancers : « La mobilisation autour du ruban rose et du ruban bleu doit dépasser le mois d’octobre et de novembre »

Cancers : « La mobilisation autour du ruban rose et du ruban bleu doit dépasser le mois d’octobre et de novembre »

Brazzaville, 2 octobre 2025 – Le cancer figure aujourd’hui parmi les principales menaces de santé publique dans le monde, et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en fait une priorité stratégique. Avec plus de 20 millions de nouveaux cas et près de 10 millions de décès chaque année toutes localisations confondues, la maladie continue d’affecter des millions de familles et de freiner le développement socio-économique des pays. Le cancer du sein, en particulier, est le plus fréquent chez la femme : en 2022, plus de 2,3 millions de cas ont été diagnostiqués et près de 685 000 femmes en sont mortes. Si rien n’est fait, le monde pourrait compter d’ici 2050 plus de 3,2 millions de nouveaux cas et 1,1 million de décès par an.

C’est dans ce contexte que la République du Congo a officiellement lancé, ce jeudi, les activités d’Octobre Rose et de Novembre Bleu 2025, sous le haut patronage du Ministre de la Santé et de la Population, Pr Jean-Rosaire Ibara, en présence du Représentant de l’OMS au Congo, Dr Vincent Dossou Sodjinou, des partenaires techniques et financiers, des professionnels de santé et des associations de lutte contre les cancers. La double campagne s’inscrit dans le cadre de la dynamique mondiale de sensibilisation, de prévention et de mobilisation contre le cancer, et dans la vision nationale de placer la santé et le bien-être au cœur du développement.

Dans son intervention, le Représentant de l’OMS au Congo a rappelé que l’Afrique subsaharienne, et le Congo en particulier, font face à des défis majeurs : diagnostic souvent tardif, moyens limités, faible accès aux soins spécialisés et aux traitements efficaces. Dans la sous-région, plus de 146 000 nouveaux cas de cancer du sein et plus de 71 000 décès surviennent chaque année, la majorité des patientes étant diagnostiquées à un stade avancé. « Pour y répondre, l’OMS a adopté une Stratégie mondiale de lutte contre le cancer du sein (2021–2030) qui appelle à réduire de 2,5 % par an la mortalité jusqu’en 2040, en misant sur la promotion de la santé, le diagnostic précoce et l’accès équitable aux traitements » a-t-il ajouté. Pour le Représentant de l’OMS au Congo, la mobilisation autour du ruban rose et du ruban bleu doit dépasser le mois d’octobre et de novembre. C’est un engagement permanent pour transformer une réalité douloureuse en un horizon d’espoir, où chaque Congolaise et chaque Congolais aura accès à des soins de qualité, à la prévention et au soutien nécessaire pour vivre en meilleure santé.

Le Ministre de la Santé et de la Population, Pr Jean-Rosaire, a pour sa part présenté la réalité nationale. Selon le registre des cancers du CHU de Brazzaville, rappelle-t-il, le cancer du sein représente à lui seul 34 % des cancers diagnostiqués chez la femme, avec une incidence estimée à 35 nouveaux cas pour 100 000 femmes par an. « La majorité des patientes consultent tardivement, en moyenne plus de huit mois après les premiers signes. La tranche d’âge la plus touchée se situe entre 40 et 55 ans, mais de plus en plus de jeunes femmes sont également concernées » a indiqué le Professeur Ibara.

Face à cette situation, les activités prévues dans le cadre d’Octobre Rose et de Novembre Bleu en République du Congo visent à amplifier la sensibilisation et la mobilisation communautaire, à renforcer la prévention, à faciliter le dépistage et le diagnostic précoces. Des campagnes gratuites et des consultations ciblées, seront mises en œuvre pour améliorer la prise en charge globale des patients. Enfin, la  modernisation des plateaux techniques, le renforcement des compétencesainsi que la promotion de recherche scientifique compléteront les actions. Dans ce cadre, le lancement officiel d’octobre rose et de novembre bleu a été couplé avec celui du congrès scientifique de la société congolaise d’anatomie pathologique. Plusieurs résultats de recherche sur les cancers et les innovations thérapeutiques seront présentés et discutés par les experts en anatomie pathologie pendant trois jours. 

A travers cette célébration, les autorités congolaises expriment leur solidarité envers les malades et s’engagent à promouvoir des réseaux d’accompagnement psychosocial et économique. Une participation active des départements sanitaires et des associations locales est également prévue pour donner à cette lutte une portée nationale et inclusive.

Dans un appel conjoint, le Ministre et le Représentant de l’OMS ont exhorté les décideurs politiques, les médias, les leaders communautaires et religieux, mais aussi chaque citoyen, à s’impliquer dans ce combat. Le cancer n’est pas une fatalité : détecté tôt, il peut être traité et la survie améliorée.

 

 

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Mohamed Diawara
Chargé de communication
OMS Congo
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Tél. : +242 05 640 51 52