Pour un bon usage des antibiotiques dans le monde : le Bénin a organisé une semaine sur l’utilisation rationnelle des antibiotiques
(Cotonou, le 19 Novembre 2017). A l’instar des autres pays du monde, le Bénin a célébré du 13 au 19 Novembre 2017, la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques, ces médicaments dont le rôle principal est d’aider l’organisme humain ou animal à lutter contre les infections bactériennes.
Le thème général choisi par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour célébrer cette troisième édition est intitulé : « Demandez conseil à un professionnel de santé qualifié avant de prendre des antibiotiques ». Une série d’activités (marches, conférences de presse, sensibilisation etc.) a été organisée par le Ministère de la Santé avec l’appui technique et financier de l’OMS. Au Bénin, l’organisation de cette activité n’est pas passée inaperçue.
C’est le Ministre de la santé, Dr Alassane SEIDOU qui a procédé, le Vendredi 10 Novembre 2017 à son Cabinet, au lancement officiel de la Semaine pour un bon usage des antibiotiques. . Selon le Ministre de la santé, cette activité s’inscrit dans les cinq (5) objectifs stratégiques du Plan d’Action Mondial pour combattre la Résistance aux Antimicrobiens (RAM).
En effet, a rappelé le Ministre de la Santé lors du Point de Presse qu’il a présidé devant un parterre riche de personnalités dont le Représentant Résident de l’OMS et les membres de son Cabinet, « la résistance aux antimicrobiens notamment, aux antibiotiques constitue aujourd’hui, l’une des plus graves menaces pesant sur la Santé mondiale et le développement ». Selon Dr Alassane SEIDOU, « un nombre croissant d’infections surtout bactériennes devient difficile, voire impossible à traiter, du fait de la perte d’efficacité des antibiotiques utilisés pour les soigner. La Résistance aux antibiotiques entraîne une prolongation du temps d’hospitalisation des malades, une augmentation de la charge financière pesant sur les familles et la société ainsi qu’une hausse de la mortalité globale ».
L’OMS estime à plusieurs millions, le nombre de décès liés à la Résistance aux Antimicrobiens (RAM) même si, l’ampleur du problème, notamment, son incidence réelle et son coût socio-économique restent encore mal connus dans les pays africains en général et au Bénin en particulier. Les experts indiquent qu’il s’agit d’un phénomène naturel qui s’accélère principalement à cause du mauvais usage des médicaments aussi bien chez l’Homme que chez l’Animal. Selon les projections des experts, si rien n’est fait d’ici à 2050, la Résistance aux Antibiotiques pourrait entraîner environ dix (10) millions de décès chaque année et une réduction de 2 à 3,5% du Produit Intérieur Brut (PIB) au plan mondial.
Face à cette situation inquiétante et menaçante pour l’humanité entière, le Ministre de la Santé suggère de changer la façon dont les antibiotiques sont prescrits et utilisés. Selon lui, il est urgent de modifier nos comportements pour freiner la RAM, une préoccupation conjointe des Organisations mondiales en charge de la Santé humaine (OMS), de la Santé animale (OIE) et de l’Alimentation (FAO). Ces organisations invitent depuis 2015, à une lutte concertée entre les acteurs de la médecine humaine, de la médecine vétérinaire, de l’élevage, de l’agriculture et de l’environnement.
Sur le terrain, plusieurs activités d’information, de sensibilisation et de mobilisation sociale ont été organisées à Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Lokossa, Abomey-Calavi, Abomey et Tanguiéta pour mieux faire connaître le phénomène de la Résistance aux antibiotiques, promouvoir des mesures simples de prévention des infections notamment, l’hygiène associée aux soins.
Au cours de ces activités de sensibilisation des professionnels de la santé et du grand public, les populations ont été invitées à n’utiliser les antibiotiques que lorsqu’ils leur ont été prescrits par un professionnel de santé qualifié. Il est recommandé aux usagers, de respecter la posologie des antibiotiques et d’éviter l’automédication sous toutes ses formes.
Aux professionnels de la Santé humaine, il est indiqué, de respecter les protocoles, directives et recommandations de bonne prescription. Enfin, aux acteurs de la Santé animale, il leur est demandé de ne donner des antibiotiques aux animaux, que sous un contrôle strict du Vétérinaire et choisir plutôt, de renforcer la vaccination.
Pour toute information complémentaire, veuillez contacter : Dr Jean-Pierre BAPTISTE, Représentant Résident de l’OMS au Bénin, baptistej [at] who.int (); Dr Al Fattah ONIFADE, Conseiller EDM, chargé des Médicaments et de la Transfusion sanguine, onifadea [at] who.int ; ou à M. François AGOSSOU, Conseiller NPO/HPR chargé de la Promotion de la Santé, agossouf [at] who.int () au Bureau de la Représentation de l’OMS au Bénin.
