Mise en oeuvre de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac

Mise en oeuvre de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac

La Région africaine de l’OMS fait le point et prépare la Conférence des Parties de novembre 2012 à Séoul

Les Points focaux nationaux de la lutte anti-tabac des Ministères de la Santé de 37 pays de la Région africaine de l’OMS, des experts du Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac (CCLAT), de Tobacco Free Initiative de l’OMS/Genève, des représentants du Bureau de la Coordination du PNUD, de la Banque mondiale, de ONU Femmes, de la CNUCED, de l’Alliance pour la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac, de la Fédération mondiale des associations de Santé publique et d’organisations de la Société civile, ont participé du 9 au 12 octobre 2012 à Dakar à la Réunion régionale africaine sur la mise en oeuvre de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac.

Les objectifs de cette importante réunion étaient, d’une part, de permettre l’échange d’expériences entre les pays sur la mise en oeuvre des dispositions de la CCLAT, d’identifier les contraintes et de dégager des perspectives et, d’autre part, d’harmoniser les positions des pays de la Région africaine de l’OMS en vue de leur participation à la 5e session de la Conférence des Parties à la CCLAT qui se tiendra en novembre 2012 à Séoul en République de Corée.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, le Pr Awa Marie Coll Seck, en présence du Chef du Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac, le Dr Dr Haik Nikogosian et du Représentant de l’OMS au Sénégal, le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama.

S’exprimant en premier, le Représentant de l’OMS a souligné, au nom du Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, le Dr Luis Gomes Sambo, l’opportunité de la tenue de la Réunion régionale africaine sur la mise en oeuvre de la CCLAT et s’est dit convaincue que la rencontre marquera une étape décisive dans la lutte anti-tabac. Etant donné, le rôle actif joué par la Région africaine durant le processus de négociation de la Convention-cadre, le Dr Diarra-Nama a exprimé son espoir que les rares pays qui n’ont pas encore ratifié la Convention poseront cet acte de haute portée politique dans les meilleurs délais et s’ajouteront ainsi aux 41 pays sur les 46 qui l’ont déjà fait.

Le Représentant de l’OMS a, ensuite, encouragé tous les gouvernements à renforcer la priorité donnée à la santé publique au détriment des intérêts commerciaux de l’industrie du tabac car, que l’on ne s’y trompe pas, des ressources humaines en bonne santé constituent l’un des facteurs les plus importants de productivité économique.

« A moins de renoncer au développement et de choisir de consacrer l’essentiel de ses ressources à la prise en charge des maladies à soins coûteux liées à l’usage du tabac, l’Afrique n’a d’autre choix que de refuser que ses fils servent de proies à l’industrie du tabac dont la seule préoccupation est de générer des profits de plus en plus importants au détriment de la santé et au prix de plusieurs millions de décès et invalidités » a poursuivi le Dr Diarra-Nama.

Elle a enfin exhorté les représentants des pays à relever le défi de la préparation minutieuse de la contribution de l’Afrique à la 5e Conférence des Parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac de novembre 2012 à Séoul, au cours de laquelle d’importantes questions seront abordées, y compris les directives et recommandations destinées à assurer une meilleure protection des populations, des économies et de l’environnement contre les méfaits du tabac.

Quant au Chef du Secrétariat de la CCLAT, le Dr Haik Nikogosian, il a mis en exergue l’expérience du Sénégal dans la coordination du Groupe Afrique à Genève en ce qui concerne les questions de santé, y compris celles portant sur le tabac, et souhaité que ce leadership soit renforcé pour la défense des intérêts des pays de la Région africaine. Abordant la coopération internationale en matière de lutte anti-tabac, le Dr Nikogosian a mis l’accent sur l’importance de la solidarité et de l’assistance mutuelle.

Pour le Pr Awa Marie Coll Seck, Ministre de la Santé et de l’Action sociale, la très forte progression du tabagisme dans les pays en développement, en Afrique en particulier, exige l’adoption d’une réglementation stricte du commerce et de l’usage du tabac et, pour ce faire, la CCLAT constitue une référence mondiale. Il est temps de mettre un terme aux logiques solitaires au profit de stratégies intégrées et partagées, d’une réponse concertée entre les pays face à l’industrie du tabac a encore déclaré le Pr Awa Marie Coll Seck.

Pour son engagement et sa disponibilité en vers les Etats membres, le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a remercié le Chef du Secrétariat de la CCLAT qui, avec l’organisation de la réunion de Dakar, a donné suite favorable à une vieille et légitime doléance des pays de la Région africaine qui ont toujours souhaité harmoniser leurs positions pour parler d’une seule voie et améliorer leur participation aux travaux de la Conférence des Parties.

Communications

Plusieurs communications ont été présentées au cours de la Réunion régionale africain sur la mise en oeuvre de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac. Il ressort de la cartographie sur les progrès accomplis, ces quelques résultats très variables selon les pays :

  • 21 pays ont désigné un point focal pour la lutte anti-tabac,
  • 11 pays ont modifié leur loi ou ont adopté une nouvelle législation après avoir ratifié la CCLAT,
  • la plupart ont interdit de façon totale ou partielle l’usage du tabac dans certains lieux publics et privés
  • 16 pays ont introduit de nouveaux messages sanitaires conformément aux dispositions de la CCLAT.

Les participants à la réunion ont également suivi des présentations du PNUD, de la Banque mondiale, de l’ONUFEM et de la CNUCED ayant trait :

à la nécessité pour les Etats de concevoir la lutte anti-tabac dans un cadre multisectoriel et à la possibilité de l’ intégrer dans les plans cadres des Nations Unies pour l’assistance au développement,

  • à l’augmentation des prix du tabac et des taxes en tant moyen efficace pour réduire la demande des produits du tabac, la consommation et, par conséquent, de protéger la santé des populations,
  • à la nécessité d’avoir une approche genre dans l’analyse de la situation nationale et dans la planification des actions de lutte anti-tabac,
  • aux alternatives économiques viables pouvant être substituées à la production et à la commercialisation du tabac,
  • à la cohérence entre les investissements internationaux et les politiques nationales de santé et de développement économique et les conventions internationales signées par les Etats.

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