L’Afrique intensifie la vaccination contre la COVID-19 ciblant les personnes les plus à risque
Brazzaville – L’Afrique intensifie la vaccination contre la COVID-19 des groupes à haut risque, avec des signes encourageants. En effet, près de 50 % des travailleurs de la santé et des personnes de plus de 60 ans sont entièrement vaccinés contre le virus dans les pays qui ont communiqué des données à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Les données de juin 2022, provenant de 31 pays et concernant la vaccination contre la COVID-19 des groupes à haut risque, montrent une nette amélioration de la situation par rapport à fin décembre 2021, où seulement 33 % des travailleurs de la santé et 10 % des personnes âgées étaient entièrement vaccinés. L’OMS recommande une couverture vaccinale de 90 % pour les travailleurs de la santé et de 80 % pour les personnes âgées de plus de 60 ans.
Seuls deux pays africains (Maurice et les Seychelles) ont entièrement vacciné 70 % de leurs populations totales. Au rythme où la vaccination se déroule au Rwanda, le pays devrait atteindre cet objectif d’ici la fin du mois, portant à trois le nombre de pays africains qui auront atteint l’objectif mondial fixé à 70 % d’ici la fin du mois de juin.
Cependant, l’Afrique a une démographie majoritairement jeune, avec 45 % de la population du continent âgée de moins de 18 ans. Pour une utilisation stratégique des vaccins, la plupart des pays ciblent leurs populations adultes. L’OMS recommande aux pays où la couverture vaccinale est faible de se concentrer sur les groupes hautement prioritaires – notamment les travailleurs de la santé, les personnes âgées et les personnes présentant des comorbidités.
La couverture vaccinale des personnes de plus de 18 ans sur le continent est estimée à 34 %, une proportion nettement supérieure à la couverture de la population générale, qui se situe à 18 %. Neuf pays ont entièrement vacciné plus de 70 % de leur population adulte, tandis que 21 pays ont atteint plus de 40 % de cette tranche de la population.
« Les progrès réalisés jusqu’à présent par l’Afrique en matière de vaccination contre la COVID-19, entravés par un accès insuffisant aux doses et des retards coûteux, ne sont pas négligeables », a souligné la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « La jeunesse de la population africaine a aidé le continent à surmonter la pandémie de COVID-19. S’il est primordial de protéger les jeunes exposés à un risque élevé de contracter la COVID-19, le fait de concentrer les efforts sur la vaccination des personnes âgées, des travailleurs de la santé et des autres populations vulnérables nous permettra de garder une longueur d’avance sur le virus. »
L’OMS recommande aux pays de continuer à axer essentiellement leurs efforts sur les groupes hautement prioritaires tels que les travailleurs de la santé, les personnes présentant des comorbidités et les personnes âgées, et de diversifier les stratégies d’administration des vaccins, en associant la vaccination sur les sites fixes des établissements de santé aux efforts visant à assurer la vaccination des communautés grâce à des campagnes de vaccination de masse et à l’intensification des activités de vaccination systématique.
À ce jour, au moins 31 pays ont prévu d’organiser des campagnes de vaccination de masse jusqu’à la fin de l’année. Lors des campagnes de vaccination de masse, l’OMS recommande aux pays de mettre en place des équipes mobiles appropriées pour la vaccination ciblée des groupes hautement prioritaires. Tirant des enseignements de l’expérience du dépistage et du traitement du VIH, la vaccination contre la COVID-19 à l’initiative du prestataire devrait être proposée dans le cadre des soins de santé primaires et dans des unités spéciales offrant des soins aux personnes qui présentent des comorbidités telles que le VIH, le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer.
L’OMS et ses partenaires concentrent leur appui sur les pays qui risquent d’accuser un retard. Quatorze pays africains affichant une couverture vaccinale inférieure à 10 % doivent bénéficier d’un appui multipartenaire. Dans cette perspective, l’OMS intensifie ses efforts en vue de rationaliser la gestion des données sur la vaccination contre la COVID-19 dans le cadre de son assistance à ces pays, dont plusieurs sont parallèlement aux prises avec des crises humanitaires et/ou des épidémies.
Au cours de la semaine écoulée, le nombre de nouveaux cas de COVID-19 a légèrement augmenté en Afrique après une baisse soutenue sur trois semaines. Ce léger rebond est dû à la récente hausse du nombre de cas notifiés en Afrique de l’Est et en Afrique du Nord. À la date du 13 juin 2022, l’Afrique comptait un total cumulé de 11,9 millions de cas d’infection par la COVID-19, pour 254 442 décès.
La Dre Moeti s'est exprimée aujourd'hui lors d'une conférence de presse en ligne animée par APO Group. Elle était accompagnée par le Dr Daniel Kyabayinze, Directeur de la santé publique au Ministère de la santé de l’Ouganda, du Pr. Emmanuel Nakoune-Yandoko, Directeur de recherche et Directeur scientifique de l’Institut Pasteur de Bangui et professeur à l’Université de Bangui en République centrafricaine, ainsi que du Dr Peter Fonjungo, Directeur-pays des CDC en République démocratique du Congo
Étaient également présents pour répondre aux questions les experts du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique suivants : Dr Abdou Salam Gueye, Directeur régional pour les urgences sanitaires, Dr Thierno Baldé, Responsable des opérations de riposte à la COVID-19, Dre Fiona Braka, Cheffe des opérations d'urgence, et Dre Phionah Atuhebwe, Responsable médicale de l'introduction des vaccins.
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