La réponse nationale à la crise nutritionnelle lancée à Matam par le Ministre de la Santé et de l’Action sociale

La réponse nationale à la crise nutritionnelle lancée à Matam par le Ministre de la Santé et de l’Action sociale

Traquer jusque dans ses moindres retranchements la malnutrition qui menace la vie des enfants pour la mettre hors d’état de nuire et prévenir la survenue de nouveaux cas, tel a été le message que le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a délivré à Matam en procédant, le 19 juin 2012 dans le village de Sinthiou Garba, à 700 km de Dakar, au lancement de la réponse nationale à la crise nutritionnelle, après avoir visité des centres de récupération nutritionnelle dans des structures de santé et des sites de dépistage et de prise en charge au niveau communautaire.

Le Pr Awa Marie Coll Seck était accompagnée du Ministre de la Communication, d’un représentant de la Cellule de lutte contre la Malnutrition de la Primature, des autorités administratives, sanitaires, de leaders sociaux, d’élus locaux, du Représentant de l’OMS, du Représentant de l’UNICEF, de responsables d’ONG et associations communautaires engagées dans la lutte pour la survie de l’enfant.

Le choix de Matam s’explique par le taux élevé de malnutrition aigüe globale observé dans la région. Il est de 14,1% alors que le taux de malnutrition sévère est de 2,2%, selon l’Enquête SMART, l’AGVAN et l’EDS de 2011.

Il ressort de la présentation du médecin-chef de la région que 13 825 enfants de 6 à 9 mois présentent la malnutrition, 2 172 enfants de 6 à 59 mois sont atteints de malnutrition sévère (MAS) et 215 enfants risquent de mourir.

Aussi, l’objectif général du plan régional de réponse contre malnutrition est de réduire la prévalence de la malnutrition aigue globale (MAG) de 50% dans la région d’ici fin décembre 2012. Le premier objectif stratégique est de dépister au moins 90% d’enfants malnutris aigus âgés de 6 à 59 mois. Le second objectif stratégique est de prendre en charge correctement au moins 90% des femmes enceintes et enfants malnutris aigus.

Plusieurs stratégies seront mises en oeuvre. Il s’agit de la formation, de la prise en charge, du plaidoyer auprès des décideurs politiques, communautaires, du secteur privé, de la communication pour le changement de comportement, de la promotion de l’hygiène et de l’assainissement, du développement du partenariat public-privé et du suivi-évaluation.

S’adressant à l’assistance lors de la cérémonie de lancement de la réponse nationale face à la malnutrition, le Ministre de la Santé a remercié les partenaires au développement, notamment l’OMS, l’UNICEF, le PAM, l’USAID pour leur assistance technique et financière. Elle a appelé les leaders communautaires et les parents à se mobiliser pour le sauvetage des enfants atteints de malnutrition en faisant un recours précoce aux soins dès l’apparition des premiers signes de danger et à oeuvrer à la prévention de nouveaux cas.

Le Pr Awa Marie Coll Seck a réaffirmé la volonté de l’Etat de protéger et améliorer la santé des enfants et des femmes. Le même engagement a été pris par le Ministre de la Communication qui a assuré sa collègue de son soutien dans le combat visant à promouvoir le bien-être des populations.

Au nom des partenaires du secteur santé, le Représentant de l’OMS au Sénégal, le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama, a attiré l’attention sur l’ampleur et la gravité de la situation de la malnutrition. « Il est essentiel que des efforts soutenus soient déployés par l’ensemble des

personnels de santé, des communautés pour venir à bout de la malnutrition et de ses conséquences » a-t-elle ajouté. Elle a ensuite félicité les autorités nationales pour avoir pris l’option de renforcer le partenariat avec toutes les parties concernées car la réponse efficace à la crise nutritionnelle et ses conséquences passe, selon elle, par la mise en oeuvre d’une approche globale et multisectorielle.

Le Dr Diarra-Nama a enfin exprimé des préoccupations concernant:

- la nécessité d’une collecte régulière et complète des données sanitaires, y compris au niveau communautaire,

- le partage des données nutritionnelles entre les structures de dépistage communautaire et les formations sanitaires,

- une meilleure coordination entre les différents acteurs au niveau régional,

- le renforcement de la sensibilisation des leaders communautaires et de l’éducation des parents sur les signes de danger de la malnutrition et l’importance du recours précoce aux soins,

- la nécessité de poursuivre les activités de prévention au de-là de la période de riposte afin de maintenir les acquis et d’éviter que la malnutrition devienne un phénomène cyclique.

La réponse nationale à la crise nutritionnelle lancée à Matam par le Ministre de la Santé

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