Ce plan prévoit de réduire l'incidence du paludisme à moins de cinq cas pour 1 000 habitants sur l'île de São Tomé et à zéro cas sur l'île de Príncipe.

Le précédent plan stratégique du programme national de lutte contre le paludisme  prévoyait que, jusqu’au 2021, la morbidité due au paludisme serait réduite à 1 cas pour 1 000 habitants dans tous les districts de São Tomé et à 0  cas autochtone dans la région autonome de Príncipe avec l’ambition d’élimination du paludisme en 2025. Toutefois, au cours de cette période, le nombre de cas de paludisme a augmenté. L'incidence annuelle dans le pays est passée de 12,5 à 12,7 entre 2017 et 2021, les districts de Lobata, Agua Grande, Mé-Zóchi et Lembá enregistrant les taux les plus élevés. Lors de la cérémonie de la validation du nouveau plan stratégique, la représentante de l'Organisation Mondiale de la Santé, le Dr Françoise Bigirimana, a reconnu que l'objectif précédent d'éliminer le paludisme en 2025 ne sera pas atteint au Sao Tome et Principe.

"A Sao Tomé et Principe, bien qu'il y ait eu une réduction significative du nombre de décès, le pays a connu une augmentation considérable du nombre de cas ces dernières années, passant de 1944 cas en 2019 à 4008 en 2022 (plus que le double en 2 ans). Les principales raisons seraient la pandémie de COVID 19 et l'insuffisance des ressources humaines et financières" a déclaré  le Dr Bigirimana.

L'Organisation Mondiale de la Santé a souligné l'importance des apports internes et externes. "Pour atteindre les objectifs d'élimination à Sao Tomé et Principe, il est nécessaire d'avoir un investissement national plus substantiel et un financement interne et externe prévisible et durable", a conclu le Dr Bigirimana.

Le Président de la République, Carlos Vila Nova, qui a présidé la cérémonie de validation du plan national d'élimination du paludisme 2027, a salué le slogan choisi par l'OMS cette année pour la célébration de la Journée mondiale du paludisme - le temps est venu d'atteindre l'objectif de zéro cas de paludisme : investir, innover et mettre en œuvre.

Le président santoméen affirme cependant qu'il est important de connaître les facteurs réels liés à l'augmentation du paludisme dans le pays ces dernières années et d'adopter des stratégies qui conduiront à inverser la tendance. "C'est pourquoi l'État santoméen considère que la lutte contre ce fléau est une condition essentielle du développement national et un aspect important de la lutte contre la pauvreté et le sous-développement économique", a souligné la présidente Vila-Nova.

L'appropriation de ce nouveau plan par la population repose sur l'implication et la participation des communautés, ce quiest essentiel pour accélérer les progrès vers l'objectif d'élimination.

Le ministre de la Santé, Celsio Junqueira, qui a clôturé la cérémonie de validation, a appelé au renforcement des contributions internes et externes pour la mise en œuvre du nouveau plan stratégique d'élimination du paludisme. "Je profite également de cette occasion pour attirer l'attention de toute la population sur la nécessité d'accepter les pulvérisations intradomiciliaires, aussi bien dans les maisons que dans l'utilisation de moustiquaires imprégnées tous les jours et d'éviter les dommages nuisibles à notre environnement.

Le ministre de la santé affirme qu'il est nécessaire de renforcer la prévention afin d'éviter une nouvelle augmentation des cas de paludisme comme cela s'est produit dans les années 1980Le gouvernement  considère le paludisme comme un problème de santé publique, et son élimination est une priorité et un objectif stratégique pour le développement de Sao Tomé-et-Principe.