La République démocratique du Congo confrontée à une crise sanitaire aigüe dans un contexte d'escalade de la violence

La République démocratique du Congo confrontée à une crise sanitaire aigüe dans un contexte d'escalade de la violence

Kinshasa – Le nombre de personnes déplacées internes en République démocratique du Congo a plus que doublé pour atteindre 6,3 millions depuis la fin de l'année 2022, en raison d'une recrudescence des conflits et de l'insécurité, ainsi que des catastrophes naturelles et des épidémies. Cette situation aggrave la souffrance de millions de personnes et augmente considérablement les besoins en matière de santé.

Les provinces de l’Est du pays - l'Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu – sont les plus touchées avec environ 6 millions de personnes qui ont été contraintes de fuir leur domicile à cause de la violence depuis mars 2022. Ces provinces connaissent également une recrudescence des maladies infectieuses. Au Nord-Kivu, plus de 17 000 cas de choléra et 148 décès ont été signalés depuis décembre 2022. Cette maladie a également touché le Sud-Kivu voisin. Les provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu à elles seules comptent 82 % des cas de rougeole enregistrés dans le pays cette année sur plus de 136,000 cas dont 2000 décès. 

En plus de la violence armée, les inondations survenues en début de cette année ont sérieusement endommagé 36 établissements de santé dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Kasaï et de la Tshopo, augmentant encore les besoins en santé. Lors d’une vague de violence au Nord-Kivu en octobre 2022, au moins 32 établissements de santé ont été pillés ou endommagés, limitant l'accès aux services.

Dans les provinces de Mai-Ndombe, du Kasai et de la Tshopo, les inondations et les conflits intercommunautaires ont entraîné le déplacement de près de 100 000 personnes. A cela s’ajoute dans ces trois provinces, une épidémie de rougeole qui a touché environ 18 000 personnes avec 444 décès enregistrés.

Les agences humanitaires des Nations unies ont tiré la sonnette d'alarme sur les besoins humanitaires croissants dans l'Est de la République démocratique du Congo et ont appelé à une intensification immédiate des opérations d'assistance à la population affectée. Au regard de la détérioration de la situation humanitaire qui prévaut dans la Tshopo, le Kasaï et le Mai-Ndombe, l’OMS a également décidé d’intensifier immédiatement les opérations d'assistance aux populations affectées de ces trois provinces. 

L'OMS a activé son niveau de réponse le plus élevé pour faire face à la crise humanitaire dans les provinces touchées. En intensifiant sa riposte, l'Organisation se concentrera sur le renforcement de l'accès aux services de soins de santé essentiels, y compris la santé mentale, la violence basée sur le genre et la vaccination, le système d'alerte précoce et la surveillance, la fourniture de médicaments et de matériel vitaux et la prévention de l'exploitation et des abus sexuels au sein de la population vulnérable.

« L'aggravation de l'insécurité a fortement impacté des millions de personnes déjà confrontées à des conditions de vie désastreuses et privées de services essentiels de base tels que les soins de santé », a déclaré le Dr Boureima Hama Sambo, représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en République démocratique du Congo. « Avec nos partenaires, nous sommes déterminés à renforcer notre soutien pour garantir que les personnes les plus nécessiteuses ont accès à des services de santé vitaux. » 

Les principaux besoins en santé comprennent les soins de santé d'urgence de base, y compris les services de santé sexuelle et reproductive, la santé mentale et le soutien psychosocial, ainsi que la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre et de traumatismes. Garantir l'accès des populations vulnérables aux services de santé essentiels, renforcer la surveillance des maladies, la prévention et la réponse aux épidémies sont autant d'éléments fondamentaux de la réponse à la crise sanitaire. Les autres interventions prioritaires de l’OMS couvriront la prévention des maladies, la vaccination de routine, la riposte au choléra, à la rougeole et à la polio ainsi que la réhabilitation et l'équipement des établissements de santé. 

Cette année, au moins 174 millions de dollars sont nécessaires pour fournir une assistance sanitaire d'urgence. Cependant, seuls 23 millions de dollars, soit 13 %, ont été mobilisés.


 

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