La Côte d’Ivoire renforce ses efforts d’éradication de la poliomyélite en se dotant d’un laboratoire moderne
Abidjan – La Côte d’Ivoire a franchi une étape significative dans ses efforts visant à protéger les enfants contre les effets débilitants du poliovirus avec le lancement d’un laboratoire moderne destiné à renforcer les capacités de détection et à améliorer la rapidité de la riposte pour mettre fin à la circulation du virus.
Le nouvel établissement, situé à l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, permettra d’accélérer le délai d’exécution des analyses des échantillons de surveillance environnementale et de paralysie flasque aiguë, favorisant ainsi des interventions plus efficaces en matière de santé publique.
« Ce laboratoire est un élément clé de notre système de santé publique », a souligné le Dr Pierre N’gou Dimba, Ministre de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture sanitaire universelle. « Il contribue à améliorer nos capacités à garder une longueur d’avance sur le virus et à protéger nos enfants ».
Le projet de modernisation a considérablement renforcé les infrastructures et les capacités du laboratoire, avec notamment l’introduction de nouvelles technologies comme la détection directe du poliovirus par séquençage MinION – un outil mobile qui permet aux scientifiques de lire rapidement le code génétique du virus sans avoir besoin d’envoyer des échantillons à l’étranger.
« Auparavant, le pays comptait sur l’envoi d’isolats de virus (échantillons d’eaux usées dans lesquels le poliovirus avait été séparé et cultivé pour analyse) à l’Institut national des maladies transmissibles d’Afrique du Sud (National Institute for Communicable Diseases), ce qui n’était pas idéal pour une détection et une riposte rapides ».
« Une détection efficace et solide est essentielle aux efforts d’éradication de la poliomyélite. La rénovation de ce laboratoire moderne est une avancée majeure dans la lutte collective pour mettre fin à la transmission de la poliomyélite, protéger les enfants et nous rapprocher de l’éradication de cette maladie dans le monde », a déclaré le Dr Lucien Manga, Représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Côte d’Ivoire.
D’ici à 2026, la Côte d’Ivoire deviendra l’un des pays de la Région africaine dotés de capacités de laboratoire complètes pour la détection des poliovirus.
Avec le soutien de la Fondation Gates et en collaboration avec l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite, l’OMS a mené le projet de modernisation du laboratoire. Il s’agissait notamment de fournir des équipements modernes, de moderniser les systèmes d’information et de former le personnel à l’utilisation des dernières technologies. En outre, l’OMS a collaboré avec les autorités nationales afin d’optimiser les sites de surveillance environnementale, en veillant à ce que les échantillons prélevés dans les eaux usées et les eaux résiduaires soient plus représentatifs des milieux où le virus est susceptible de circuler, pour pouvoir détecter et endiguer plus rapidement les flambées épidémiques.
En 2024, la Côte d’Ivoire a enregistré 31 détections de variants circulants du poliovirus de type 2. À ce jour, cette année, deux cas de variant du poliovirus de type 2 ont été détectés et ont fait l’objet d’une riposte rapide. Près de 10 millions d’enfants ont été vaccinés lors d’une campagne de vaccination en février 2025 dans 113 districts utilisant le nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2.
Le laboratoire améliorera également la mise en œuvre de stratégies de surveillance intégrée et renforcera la surveillance globale des maladies et la riposte, conformément à l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite.
« Cet établissement est un atout inestimable », a déclaré le Dr Manga. « Il place la Côte d’Ivoire en première ligne de la lutte contre la poliomyélite en Afrique de l’Ouest et renforce les capacités de la Région à détecter le virus à un stade précoce et à interrompre la transmission plus rapidement que jamais ».