Comores, île d’Anjouan, le 14 avril 2025 – C’est une première qui marque un tournant dans la coopération sanitaire entre l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’île autonome d’Anjouan. Hier, Dr Triphonie Nkurunziza, représentante résidente de l’OMS aux Comores, a foulé le sol anjouanais accompagnée d’une délégation du bureau pays, pour une visite officielle qui s’annonce déterminante pour le renforcement du système de santé local.

Accueillie ce matin avec les honneurs à Dar-Nadjah, siège du gouvernorat, la représentante de l’OMS a rencontré le nouveau Gouverneur de l’île, le Dr Zaidou Youssouf. Cette rencontre, empreinte de cordialité et de respect mutuel, a été l’occasion de poser les bases d’une collaboration renforcée entre les autorités locales et l’OMS, dans un contexte sanitaire marqué par des défis majeurs.

« Au nom des Anjouanaises et des Anjouanais, je suis heureux d’accueillir la représentante résidente de l’autorité directrice de la Santé dans le monde. Je suis persuadé que nous allons renforcer notre collaboration pour relever les défis sanitaires de l’île », a déclaré le Gouverneur.

Le Dr Nkurunziza n’a pas manqué de saluer le leadership du Gouverneur, qu’elle considère comme un levier essentiel pour le développement du système de santé à Anjouan. Elle a notamment souligné son rôle dans la gestion exemplaire de la réponse à l’épidémie de choléra et dans la coordination des secours après le passage du cyclone Chido en décembre dernier.

La visite a été ponctuée par une réunion technique de haut niveau, présidée par le Gouverneur et réunissant les membres de l’exécutif régional, les responsables sanitaires et les experts de l’OMS. Pendant deux heures, les discussions ont porté sur les indicateurs épidémiologiques, les causes de morbidité et de mortalité néonatale, et les priorités sanitaires de l’île.

Le Dr Sainda Mohamed, épidémiologiste de l’OMS, a présenté un état des lieux précis des maladies prioritaires, tandis que le Dr Nassuri Ahamada a mis en lumière les efforts nécessaires pour lutter contre les maladies tropicales négligées, les maladies non transmissibles et le marché illicite des médicaments.

Interrogée par la presse, le Dr Nkurunziza a rappelé que l’OMS n’est pas un bailleur de fonds, mais un partenaire technique de premier plan. Elle a encouragé les autorités à explorer des mécanismes de financement domestique et à diversifier les sources de financement pour renforcer la résilience du système de santé.

Elle a également évoqué les instruments stratégiques qui guideront l’action de l’OMS aux Comores : la Politique nationale de développement sanitaire (PNDS 2024-2030) et la Stratégie de Coopération Pays (SCP 2024-2028), qui mettent l’accent sur les Soins de Santé Primaires (SSP) comme fondement de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU).

« La constitution comorienne et la loi portant code de la santé donnent un pouvoir d’action aux gouverneurs sur les services de santé de base », a-t-elle souligné, insistant sur l’importance de l’implication du Gouverneur dans la redynamisation des SSP à Anjouan.

Au-delà des réunions officielles, le séjour de la délégation de l’OMS prévoit des visites de structures de santé et des rencontres avec les organisations de la société civile œuvrant pour la santé. Une manière de prendre le pouls du terrain et de renforcer les liens avec les acteurs locaux.

Cette première visite de la représentante de l’OMS à Anjouan s’inscrit dans une dynamique de transformation du système de santé comorien, avec pour ambition de garantir à chaque citoyen un accès équitable à des soins de qualité. Un engagement fort, porté par une coopération sincère entre l’OMS et les autorités locales.