Comores : Les étudiants en médecine mobilisés contre la résistance aux antimicrobiens
Moroni, le 4 décembre 2025 – À l’occasion de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (RAM), l’École de Médecine et de Santé Publique de Moroni a accueilli une session interactive destinée aux jeunes universitaires. L’événement, organisé par le ministère de la Santé, le ministère de l'Agriculture, en collaboration avec le Projet Résilience des systèmes alimentaires aux Comores, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Banque mondiale, visait à alerter sur une menace sanitaire silencieuse mais dévastatrice : la résistance aux antimicrobiens.
Transmettant le message du Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Mohamed Janabi, la Dr Hissani Abdou Bacar a rappelé que la RAM « efface des décennies de progrès médicaux ». Chaque année, des infections autrefois bénignes deviennent résistantes, entraînant des hospitalisations prolongées, des coûts élevés et des vies perdues. En 2021, ces infections ont causé 1,14 million de décès dans le monde, dépassant le VIH et le paludisme, avec l’Afrique subsaharienne particulièrement touchée.
« Si nous n’agissons pas maintenant, nous compromettons notre avenir. Mais ensemble, nous pouvons gagner ce combat grâce au leadership, à la collaboration et à la responsabilisation », a insisté le message de l’OMS. L’Organisation mise sur l’approche « Une seule santé », qui relie la santé humaine, animale et environnementale, en partenariat avec la FAO, l’OMSA et le PNUE.
Les pays africains progressent : tous disposent d’un plan d’action national et plus de la moitié participent au système mondial de surveillance (GLASS). Mais les efforts doivent s’intensifier : investir dans la formation, réglementer la production, et sensibiliser les communautés, notamment les jeunes.
Parmi les participants, Haïriyat Charcane, étudiante en Licence de Sciences de la Vie et de la Terre, a exprimé son engagement : « L’idée est de surveiller la prise d’antibiotiques, éviter les abus et respecter les doses pour prévenir l’inefficacité en cas de maladies graves. Je m’engage à sensibiliser mon entourage sur les dangers liés à la résistance aux antimicrobiens. »
Cette prise de conscience a inspiré son projet tutoré pour la dernière année de licence, preuve que ces initiatives peuvent déclencher des actions concrètes.
Présent à cette rencontre, l’Inspecteur général de la Santé a souligné devant les universitaires que la lutte contre la RAM ne se limite pas aux hôpitaux : elle concerne aussi les agriculteurs, les éducateurs, les décideurs et chaque citoyen. L’OMS réaffirme son engagement aux côtés des Comores pour renforcer la prévention et promouvoir des comportements responsables.