Lutte contre la rage : à Bossangoa, une campagne de vaccination canine – 10 000 animaux domestiques à vacciner

Lutte contre la rage : à Bossangoa, une campagne de vaccination canine – 10 000 animaux domestiques à vacciner

Bossangoa, 31 mai 2025 - Une vaste mobilisation sanitaire a démarré dans la ville de Bossangoa avec le lancement officiel d’une campagne de vaccination ciblant 10 000 animaux domestiques contre la rage. L’activité est appuyée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la FAO, la Banque mondiale, AFNET et REDISSE IV, et conduite en étroite collaboration avec les autorités locales et les services vétérinaires.

L’objectif est clair : stopper la transmission de rage à la source, dans un district particulièrement touché par cette maladie quasiment toujours mortelle chez l’humain. Depuis le début de l’année, plus de 1 000 cas de morsures de chiens ont été signalés en République centrafricaine selon les données de la surveillance épidémiologique du Ministère de la santé, dont 8 ont conduit à des décès humains. La région de Yadé, à elle seule, concentre 37 % des cas rapportés.

Le district sanitaire de Bossangoa est l’un des foyers les plus préoccupants, avec des cas récents confirmés de rage canine et humaine. Dans la majorité des cas, ce sont des chiens domestiques non vaccinés qui transmettent le virus, mettant en danger la vie des membres de leur propre foyer et de la communauté.

Fabrice Clavaire Assana, Consultant de l’OMS au programme des urgences, chargé de la prise en charge médicale, insiste sur la gravité de la situation :

« En République centrafricaine, la rage est une urgence sanitaire silencieuse, mais redoutable. Une fois déclarée, elle est presque toujours mortelle. Il faut briser la chaîne de transmission à la source : chez les chiens. Et cela passe par la vaccination de masse, la prophylaxie post-exposition des personnes mordues et la sensibilisation de masse C’est la solution la plus efficace, durable et équitable pour protéger les populations. »

La campagne bénéficie d’un appui opérationnel complet de l’OMS, qui a financé les coûts logistiques et apporté un accompagnement technique sur le terrain, en partenariat avec le Ministère de l’Élevage et de la Santé animale.

Le Gouverneur de YadéBarthélémy OUILIKONrappelle quant à lui l’importance collective de cette initiative :

« Cette campagne n’est pas seulement une réponse à une épidémie ; c’est un acte de prévention, de responsabilité et de solidarité. J’appelle chaque chef de village, chaque famille à faire vacciner leurs animaux. Ensemble, nous pouvons éradiquer la rage dans notre région. »

L’initiative s’inscrit pleinement dans la stratégie mondiale “Zéro décès dû à la rage d’ici 2030”, fondée sur l’approche One Health : une approche intégrée qui reconnaît les liens étroits entre la santé humaine, la santé animale et la santé de l’environnement.

Après Bossangoa, la campagne sera progressivement déployée dans d’autres zones prioritaires : Bossemptélé, Bozoum, Bambari, Kaga Bandoro, Paoua. L’objectif est d’atteindre une couverture vaccinale d’au moins 70 % chez les chiens chaque année et successivement pendant trois ans, seuil minimum recommandé pour interrompre efficacement la transmission du virus rabique.

Dans un pays où l’accès aux soins post-exposition reste limité, la vaccination préventive des animaux domestiques demeure la réponse la plus sûre, la plus accessible et la plus durable pour protéger les communautés et sauver des vies humaines.

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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
René Koundou IFONO

Chargé de communication

OMS - République Centrafricaine

Email : ifonor [at] who.int (ifonor[at]who[dot]int)