La RCA évalue ses performances en Règlement sanitaire international

La RCA évalue ses performances en Règlement sanitaire international

Bangui – La situation épidémiologique en République Centrafricaine (RCA) est dominée par plusieurs maladies à potentiel épidémique et qui n'ont épargné aucune région sanitaire. En 2022, le pays a fait face aux épidémies de rougeole, de fièvre jaune, de variole du singe, de coqueluche, de poliomyélite et de rage canine. Par ailleurs, la RCA reste confrontée à d'autres maladies qui sont les principales causes de morbidité et de mortalité, notamment le paludisme, les maladies respiratoires et diarrhéiques. L’écosystème du pays, la crise humanitaire complexe, la faible couverture vaccinale, les inondations avec la contamination des puits et le déplacement des populations sont autant de facteurs qui expliquent la vulnérabilité́ des Centrafricains aux épidémies et autres urgences de santé publique.

Ce tableau sombre souligne la nécessité de renforcer les capacités du pays à prévenir et à détecter les urgences de santé publique et à y répondre promptement et efficacement. C’est dans ce cadre que le Ministère de la Santé et de la Population (MSP), en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a organisé du 11 au 16 septembre 2023, un atelier d’évaluation externe conjointe (JEE) de la mise en œuvre du Règlement sanitaire international 2005 (RSI 2005) en RCA.

L’atelier a regroupé 80 experts nationaux issus de différents départements ministériels, de divers disciplines et secteurs, 30 représentants de la société civile et des experts du bureau pays de l’OMS en RCA, sous la conduite de 14 évaluateurs internationaux externes de l’OMS Afrique. La méthodologie adoptée a consisté à l’étude de la documentation fournie, des sessions de présentations en plénière, suivies de discussions approfondies et des visites de sites afin d’identifier les forces et les faiblesses du pays dans la préparation, la riposte et le contrôle des maladies à potentiel épidémique.  

Pour le Représentant de l’OMS en RCA, Dr Ngoy Nsenga, « cet exercice primordial a permis aux experts d’échanger sur les domaines techniques pour arriver à des consensus qui contribueront à améliorer le score de la RCA dans la mise en œuvre du RSI ». « L’OMS continuera son accompagnement dans le suivi et la concrétisation des recommandations de cette évaluation externe conjointe notamment, la préparation du plan actualisé d’intervention, le développement des ressources humaines, le déploiement et le plaidoyer pour la mobilisation des ressources pour une bonne préparation de la RCA en cas de survenue d’une épidémie », a-t-il déclaré réitérant l’engagement de l’OMS.

L’évaluation externe conjointe est un processus volontaire, réalisé dans une approche « Une Seule Santé ». Elle a permis de mesurer la situation de la RCA sur les 19 domaines techniques contenant 56 indicateurs ainsi que les meilleures pratiques et les défis majeurs de chaque domaine. En amont, les experts nationaux des différents secteurs ont travaillé en synergie afin de faire une auto-évaluation interne du RSI 2005 en RCA. Le rapport national issu de cette auto-évaluation a servi de base aux 14 experts internationaux qui ont conduit l’évaluation externe conjointe.

Le Ministre de la Santé, Dr Pierre Somse, a exprimé toute sa gratitude à l’OMS et renouvelé son engagement pour un suivi conséquent des recommandations de l’évaluation. Il a surtout plaidé pour une large vulgarisation des résultats issus de cet exercice. « La RCA est un pays qui privilégie l’engagement communautaire. Les communautés sont les premiers acteurs clés de la surveillance, la riposte et la gestion des événements de santé publique. Pour une meilleure prise en compte des résultats de cette évaluation, il faut envisager une vaste campagne de restitution et de vulgarisation en vue de son encrage au sein des populations centrafricaines ». 

Les revues analytiques des résultats de l’évaluation seront utilisées pour proposer des actions prioritaires appropriées qui permettront de faire progresser de façon réaliste les capacités nationales pour chaque domaine technique. Ces mesures identifiées vont par la suite être utilisées dans l’élaboration du plan national de l’amélioration de la sécurité sanitaire qui va suivre cet exercice d’évaluation externe conjointe du RSI 2005. 

La mission a permis de constater qu’il y a un engagement considérable des autorités compétentes de la République Centrafricaine pour le renforcement de la sécurité sanitaire et la lutte contre les épidémies et autres urgences de santé publique.  

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René Koundou IFONO

Chargé de communication

OMS - République Centrafricaine

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