À Bouar et Baoro, la SAV s’ancre dans les réalités locales
Bouar, 03 juin 2025 – Dans le cadre de la Semaine Africaine de la Vaccination (SAV), un dialogue communautaire s’est tenu à Bouar, réunissant autorités locales, chefs communautaires, leaders religieux influenceurs, journalistes et acteurs de terrain venus de Bouar et Baoro. L’objectif : renforcer la confiance dans la vaccination à travers une approche de proximité fondée sur l’écoute active.
Organisé par le Ministère de la Santé et de la Population avec l’appui de l’OMS, l’UNICEF et de Gavi, cet événement visait à ancrer les stratégies vaccinales dans les réalités locales. Pour les organisateurs, la réussite de la vaccination de routine et des campagnes de masse passe par l’adhésion des communautés.
BOUAKA Jean Michel, Sous-Préfet de Bouar, a rappelé que le Gouvernement de la République Centrafricaine ainsi que les partenaires des Nations Unies (OMS et UNICEF) ne ménagent aucun effort pour assainir la situation sanitaire du peuple centrafricain longtemps meurtri à travers les enlèvements douloureux depuis plus de trois décennies. La SAV offre une opportunité pour les femmes et les enfants de bénéficier gratuitement des vaccins disponibilisés dans les formations sanitaires afin d’assurer une protection efficiente et efficace de nos peuples.
MASSINA Michel Dieubeni, Maire de Bouar, a souligné que la santé publique prend tout son sens au niveau local. Il a rappelé la responsabilité des autorités de proximité dans l’écoute des populations et la diffusion des messages de prévention. Pour lui, la vaccination sauve des vies, mais elle commence toujours par la confiance entre les institutions et les citoyens.
INGOUDA Abdou, expert en santé publique et en vaccination à l’OMS, a insisté sur le fait qu’il ne suffit pas d’apporter des vaccins. Il faut aussi apporter l’information, entendre les inquiétudes, établir un dialogue permanent et lutter contre la désinformation pour garantir à chaque enfant l’accès à ce droit fondamental qu’est la santé.
Dr WOL-WOL Placide, Médecin Chef de District (MCD), a rappelé que cette approche communautaire est désormais une priorité nationale. Il a affirmé que sans implication directe des populations, il est impossible d’atteindre une couverture vaccinale satisfaisante. L’écoute, la proximité et la transparence sont les piliers de cette nouvelle dynamique.
Les échanges ont permis de faire émerger plusieurs préoccupations : rumeurs persistantes sur les vaccins, désinformation, manque de relais communautaires dans certaines zones reculées.
Un chef de village a affirmé que les responsables locaux doivent être les premiers à croire au vaccin s’ils veulent que leurs enfants soient protégés.
Les responsables religieux présents ont exprimé leur volonté d’accompagner les efforts de sensibilisation. L’un d’eux a expliqué que les fidèles écoutent leurs guides spirituels et que les lieux de culte peuvent devenir des espaces de diffusion de messages fiables sur la vaccination.
Ce dialogue a débouché sur plusieurs propositions : renforcer la formation des agents de santé communautaires, associer davantage les jeunes et les leaders locaux, utiliser les radios communautaires pour diffuser des messages clairs et adaptés. Il s’agit de rendre la stratégie vaccinale plus inclusive et plus ancrée dans les réalités du terrain.
L’approche ne se limite plus à la logistique ou à la disponibilité des vaccins. Elle cherche à créer un environnement de confiance, propice à l’acceptation des services de santé.
La SAV 2025 est bien plus qu’une campagne de vaccination. C’est un moment de réengagement collectif autour du droit à la santé. À Bouar et Baoro, elle a été l’occasion de poser les bases d’une vaccination mieux comprise et mieux portée par les populations.
Le dialogue de Bouar montre que la réussite des programmes de vaccination dépend autant de la qualité des relations humaines que des moyens techniques. En plaçant les communautés au centre, en écoutant et en construisant ensemble, la SAV devient un levier de transformation durable pour la santé publique.