Promouvoir les soins de santé primaires pour tendre vers la couverture sanitaire universelle en œuvrant à la bonne pratique de l’hygiène des mains au sein des communautés.

Promouvoir les soins de santé primaires pour tendre vers la couverture sanitaire universelle en œuvrant à la bonne pratique de l’hygiène des mains au sein des communautés.

Vêtu de sa blouse de travail, Janvier NAHAYO, la quarantaine, s’est positionné devant l’entrée du Centre médical communautaire (CMC) de Buyenzi où il officie en qualité de technicien de promotion de la santé (TPS). Il oriente chaque patient (te) qui arrive en consultation vers le point de lavage des mains du centre de santé afin qu’il se lave les mains avant d’être reçu par l’agent de santé. « Nous veillons à ce que tout patient qui entre dans ce centre se lave d’abord les mains avant de passer à la salle de consultation. Mais nous sensibilisons aussi toute la population à se laver les mains à l’eau propre et au savon régulièrement pour prévenir les maladies des mains sales », confie le sieur Janvier pour expliquer son travail au sein du CMC de Buyenzi. « Cette activité qui s’est vue renforcée avec la pandémie de COVID-19 est très importante au regard des cas de maladies comme le choléra, la diarrhée, la fièvre typhoïde, etc. que nous enregistrons dans la communauté, alors que ces pathologies peuvent être évitées par une hygiène appropriée des mains », fait remarquer notre TPS. Cette précaution hygiénique est d’autant plus exigée surtout avec la menace des maladies hémorragiques comme Ebola et Marburg. « La pratique régulière de l'hygiène des mains est essentielle pour prévenir les infections, réduire la propagation des maladies, protéger notre santé et celle des autres, et maintenir des environnements de soins de santé sûrs. C'est une mesure simple mais efficace pour maintenir une bonne hygiène et promouvoir la santé publique », souligne Dr. Brondon. N. VOUOFO, Directeur pays de l’ONG Global Peace Chain (GPC), un des acteurs non étatiques clés dans la promotion de l’hygiène des mains au Burundi. « Au Burundi, l'accès à l'eau et au savon peut être un défi dans certaines régions, en particulier dans les zones rurales. Cela peut avoir un impact sur la capacité des individus à pratiquer l'hygiène des mains de manière régulière et efficace. Dans de telles situations, l'utilisation de désinfectants pour les mains à base d'alcool peut être encouragée comme alternative lorsque l'eau et le savon ne sont pas disponibles… », estime le Directeur de GPC. 

L’hygiène effective des mains est d’autant plus cruciale que sa non-observance est source de plusieurs types d’infections. « Les risques sont essentiellement sanitaires, les mains constituent le carrefour de transmission des germes pathogènes : au niveau des communautés, la transmission est d’abord individuelle par auto inoculation continue des microorganismes en touchant ses yeux, son nez, sa bouche, sans souci d’hygiène. Elle est ensuite interhumaine suite aux habitudes sociales de salutation par le serrage des mains ou en touchant des objets qui sont proches sans le minimum d’hygiène de ses mains. Au niveau des établissements de santé, les prestataires de soins qui ignorent cette pratique deviennent de véritables réservoirs de microorganismes pathogènes déjà sensibilisés aux antibiotiques d’usage hospitalier. Le grand risque en milieu de soins est l’émergence des infections associées aux soins et la résistance aux anti microbiens », détaille Dr. Angèle NIYONSABA du MSPLS. Pour Dr. Diane Senya NZEYIMANA, ces risques sont de véritables vecteurs de maladies graves et mortelles comme « le Choléra, la Dysenterie bacillaire, la salmonellose, la poliomyélite etc…, des maladies respiratoires manu portée comme la grippe, la covid-19 et les fièvres hémorragiques comme la maladie à virus Ebola (MVE) et la maladie à virus Marburg (MVM) etc. », dixit Dr. Diane N. responsable de la gestion des risques d’infections à l’OMS BURUNDI.  

Face au danger que constitue le manque de l’hygiène des mains et pour protéger la population contre les pathologies qui y sont liées, plusieurs actions sont entreprises par le Gouvernement du Burundi via le service de l’hygiène et sécurité en milieu de soins du MSPLS avec le soutien des partenaires au développement, notamment l’OMS. 

Aux dires de Dr. Angèle NIYONSABA, « Pour l’hygiène, l’OMS appuie, dans le cadre du plan conjoint MSPLS-OMS, les interventions du MSPLS dans la mise en œuvre de l’approche « Prévention et Contrôle des Infections » ; la gestion des déchets médicaux et la célébration de la journée mondiale de l’hygiène des mains le 5 Mai de chaque année », indique la cheffe service d’hygiène et de sécurité en milieu de santé dont les propos sont soutenus par Dr. Diane NZEYIMANA de l’OMS qui résume les appuis de l’OMS au Gouvernement burundais pour la promotion d’une bonne hygiène des mains en ces termes : « L’OMS accompagne le pays à travers l'amélioration de l'accès à l'eau potable et à l’assainissement, des travaux de recherche afin de mettre au point et de tester de nouvelles stratégies de promotion de la santé dans ce domaine ; l’élaboration de  nouvelles interventions sanitaires, comme la vaccination contre les rota virus et la formation des agents de santé, notamment au niveau communautaire », renchérit Dr. Diane NZEYIMANA. 

Toujours dans son élan d’aider le Burundi à atteindre la Couverture sanitaire universelle, l’OMS collabore avec des organisations non étatiques comme GPC pour le bien-être des populations. Ainsi avec l’appui technique et financier de l’OMS, GPC a pu « mener un Projet de construction de 10 points de lavage des mains dans les formations sanitaires couvertes par le projet résilience. L’objectif de cette intervention était de Contribuer à l’implémentation du Programme de prévention et de contrôle des infections dans les formations sanitaires. Cette activité a bénéficié aux populations des provinces de Bujumbura, Bujumbura Mairie, Kirundo, Muramvya, Rumonge. Toujours avec l’appui de l’OMS nous avons mis à la disposition des déplacés et des écoles de Gatumba, Kinyinya et Maramvya des points de lavage des mains et des latrines pour permettre à ces communautés de vivre dans un environnement sain et salubre », a indiqué Dr. Brondon VOUOFO de GPC. 

Cependant, au-delà de ces actions menées et au vu des menaces environnementales auxquelles font face les populations, il urge que d’autres initiatives soient prises pour faire de l’observance de l’hygiène des mains une réalité concrète au Burundi. 

Pour le sieur Janvier NAHAYO, technicien de promotion de la santé : « Il faudrait mettre l’accent sur la communication pour le changement de comportement afin de promouvoir la pratique de l’hygiène des mains. Ceci doit impliquer les décideurs politiques, les professionnels de santé, les organisations des sociétés civiles, les patients et la population générale. Il faudrait aussi que nous les TPS nous soyons renforcés en capacités et dotés d’équipements didactiques pour nous permettre de mener à bien nos activités de sensibilisation et de mobilisation des populations », plaide Janvier NAHAYO. Tandis que Dr. Brondon VOUOFO propose comme pistes de solutions « la formation des enseignants et l’intégration dans les programmes des modules sur l’hygiène des mains, le renforcement des infrastructures sanitaires, la surveillance épidémiologique, la collaboration avec les organisations de la société civile. Ces organisations peuvent jouer un rôle clé dans la diffusion d'informations, la formation et la mobilisation communautaire. En combinant ces différentes mesures, nous pouvons réussir à promouvoir une bonne hygiène des mains au Burundi et améliorer la santé et le bien-être des populations », espère le Directeur Pays de Global Peace Chain. 

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