Le Bénin vaccine désormais contre le virus du papillome humain, principale cause du cancer du col de l’utérus
Cotonou – Le Bénin a lancé, le 2 décembre 2025, une campagne nationale de vaccination contre le virus du papillome humain (VPH), avec l’appui technique et stratégique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et des partenaires. Cette initiative, qui cible les filles âgées de 9 à 14 ans, constitue une étape décisive dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus, deuxième cause de mortalité par cancer chez les femmes béninoises, avec 701 nouveaux cas et 475 décès en 2022.
La campagne, organisée du 1er au 7 décembre 2025, s’inscrit dans la perspective de l’introduction du vaccin contre le VPH dans le Programme élargi de vaccination (PEV) pour les filles dès l’âge de 9 ans. Elle a été officiellement lancée à Cotonou en présence des autorités nationales et des partenaires internationaux, dont l’OMS, l’UNICEF, l’Agence de Médecine Préventive, et GAVI, l’Alliance du vaccin, qui ont salué l’engagement du gouvernement du Bénin.
Avec une cible nationale de plus de 975 000 filles, le Bénin déploie une stratégie mixte combinant la vaccination en milieu scolaire (80 %) et dans les communautés (20 %), conformément aux normes opérationnelles internationales. L’OMS a appuyé le pays dans l’élaboration de la micro-planification, la formation des formateurs, la supervision, ainsi que dans la gestion de la chaîne du froid. Des outils techniques ont été mis en place, notamment ceux portant sur le VPH, le vaccin Cervarix®, les MAPI ou effets secondaires et les standards d’administration.
Le vaccin utilisé, Cervarix®, protège contre les types 16 et 18 du virus du papillome humain, responsables de 70 % des cancers du col de l’utérus. Il est sûr, efficace et recommandé par l’OMS, avec un schéma à dose unique pour les filles de 9 à 14 ans. Les modules de formation rappellent son haut niveau d’efficacité, environ 95 % contre les infections persistantes, et son excellent profil de sécurité, confirmé depuis plus de 15 ans dans plus de 120 pays.
La campagne s’accompagne d’une mobilisation sociale d’envergure, fondée sur l’engagement des leaders communautaires, des écoles, des médias et des communes. L’OMS soutient la communication, la lutte contre les rumeurs et la désinformation, la sensibilisation des parents et le renforcement de la demande vaccinale.
Pour les autorités sanitaires, cette introduction représente un tournant historique, comme rappelé lors du lancement. « Vacciner tôt, c’est assurer une protection durable avant toute exposition au virus. Protéger votre enfant aujourd’hui, c’est lui offrir demain une vie plus sereine et plus sûre », a déclaré le Professeur Benjamin Hounkpatin, Ministre de la Santé.
Le Directeur de cabinet du ministère de l’Enseignement secondaire, Technique et de la Formation professionnelle, Ayouba Garba, pour sa part, a insisté sur les enjeux éducatifs et sociaux. « Protéger nos filles, c’est garantir leur avenir, leur bien-être, leur capacité à poursuivre leurs études et à s’épanouir pleinement dans leur vie de femme, de mère, de professionnelle et de citoyenne », a-t-il indiqué.
À travers cette initiative, le Bénin rejoint les pays engagés dans la stratégie mondiale d’élimination du cancer du col de l’utérus et pose un jalon essentiel pour la protection durable des générations futures. « L’UNICEF, l’OMS et l’ensemble des partenaires techniques et financiers saluent l’adoption de cette stratégie par le Bénin et se tiennent à ses côtés, pour un même combat : celui de protéger chaque adolescente contre le cancer du col de l’utérus », a indiqué Ousmane Niang, Représentant résident de l’UNICEF au Bénin, au nom des partenaires techniques et financiers.
Désormais, le vaccin contre le virus du papillome humain se fait en routine dans tous les centres de vaccination du pays, assurant une protection durable et équitable pour toutes les générations futures.
La mise en œuvre de cette introduction est le résultat d’un processus de planification nationale rigoureux, de décennies de collaboration entre le Bénin, l’OMS et ses partenaires, et de l’engagement constant des autorités sanitaires à réduire la morbidité et la mortalité liées aux cancers gynécologiques.
L’introduction du vaccin contre le VPH au Bénin constitue une victoire majeure pour la santé publique. Elle marque la détermination du pays à protéger les adolescentes, réduire les décès évitables et s’inscrire pleinement dans la dynamique mondiale d’élimination du cancer du col de l’utérus.
Program Officer,
Sexual and Reproductive Health and Rights,
WHO Benin
Email: glithof [at] who.int (glithof[at]who[dot]int)
Chargée de Communication
OMS Bénin
Email: akomatsria [at] who.int (akomatsria[at]who[dot]int)