Le Bénin publie son premier rapport sanitaire et dresse le bilan d’une décennie d’évolution du secteur
Le Bénin a présenté, ce 11 octobre 2025, à Cotonou, son premier rapport national consacré à l’état du secteur de la santé. Élaboré par l’Autorité de régulation du secteur de la santé (ARS) avec l’appui du ministère de la Santé et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce document offre une analyse structurée du fonctionnement du système sanitaire et des évolutions enregistrées au cours des dernières années. Il permet d’identifier les progrès réalisés, les limites persistantes et les priorités à renforcer pour les années à venir.
Pour la première fois, le pays dispose d’un document de référence rassemblant et analysant de manière détaillée les données du système de santé. Présenté au Palais des Congrès, le rapport synthétise dix ans d’évolution sanitaire et offre un aperçu précis de la situation en 2023. Il constitue, selon les autorités, un outil destiné à mieux orienter les décisions publiques.
Pour le Ministre de la Santé, Prof. Benjamin Hounkpatin, ce rapport offre une analyse complète, rigoureuse et objective de la situation sanitaire du Bénin au cours des dix dernières années. Tout en saluant l’appui technique des experts de l’OMS qui ont appuyé le processus d’élaboration de ce rapport, ainsi que celui de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSTaD), le ministre de la Santé a déclaré que le Rapport sur l’Etat du Secteur de la Santé (RAESS) « traduit la volonté du gouvernement, sous le leadership éclairé du président de la République, Son Excellence Patrice Talon, de fonder les politiques publiques sur des données probantes et des évaluations indépendantes, pour mieux orienter les décisions et renforcer la résilience de notre système de santé ».

Le secrétaire exécutif de l’ARS, Venance Gandaho, a expliqué que la démarche ayant conduit au rapport « repose sur un processus participatif ayant impliqué les directions départementales, les équipes techniques locales et l’INSTaD pour la validation des données ». Cette première édition, note-t-il, « donne une vue d’ensemble qui sera utile tant aux décideurs qu’aux partenaires ».
L’Organisation mondiale de la Santé, partenaire technique du processus, a également mis en avant l’intérêt du document. « Cet exercice contribue à renforcer la culture de l’analyse et de la décision fondée sur des données probantes », a déclaré le représentant résident de l’OMS et chef de file des partenaires techniques et financiers en santé, Dr Kouamé Jean Konan, en rappelant que le contexte sanitaire actuel, marqué par la croissance démographique, les maladies chroniques et les vulnérabilités climatiques, exige une planification fondée sur des données solides. « Disposer d’une lecture régulière et complète du système de santé devient incontournable », a-t-il ajouté.

Au nom des partenaires techniques et financiers soutenant le secteur de la santé, Dr Kouamé Jean Konan a réaffirmé leur engagement indéfectible à accompagner le gouvernement du Bénin dans la mise en œuvre des recommandations de ce rapport, dans un esprit de solidarité, de responsabilité partagée et de vision commune.
La présentation du rapport a permis de relever des tendances encourageantes, notamment la baisse progressive de la mortalité maternelle et infantile, l’amélioration de la couverture vaccinale, la réduction de l’incidence et de la mortalité liées aux maladies prioritaires comme le paludisme et le VIH/Sida, ainsi que les investissements réalisés dans plusieurs hôpitaux et centres de santé. « Les efforts consentis ces dernières années ont permis d’élargir l’accès à certains services essentiels », a rappelé le ministre de la Santé, Prof. Benjamin Hounkpatin, évoquant la mise en service de nouvelles infrastructures et l’introduction d’équipements de diagnostic plus modernes.
Mais le document pointe également des défis persistants. Le financement du secteur reste limité au regard des besoins, certaines formations sanitaires nécessitent des réhabilitations importantes, et des pathologies comme le paludisme ou les infections respiratoires continuent d’alourdir la charge des services. Le rapport met aussi en évidence l’importance de renforcer la disponibilité des ressources humaines qualifiées, à un moment où la demande en soins augmente.
« Ces constats nous interpellent tous, gouvernement, partenaires techniques et financiers, société civile et secteur privé afin d’intensifier nos efforts vers une couverture sanitaire universelle équitable et durable », a conclu Prof. Benjamin Hounkpatin.
Pour le président de l’ARS, Dr Lucien Dossou-Gbété, ce rapport « doit désormais s’inscrire dans une dynamique continue ». Il appelle à « maintenir l’effort de collecte et d’analyse » afin de suivre plus régulièrement les performances et d’ajuster les priorités. « Il est essentiel d’améliorer encore la qualité des données sanitaires, car c’est la condition pour renforcer l’efficacité du système », a-t-il souligné.
Avec ce document, le Bénin franchit une étape dans la structuration de son pilotage sanitaire. Les autorités et leurs partenaires y voient un outil de travail destiné à accompagner les futures réformes et à consolider les acquis, avec pour horizon l’amélioration durable de l’accès aux soins pour l’ensemble de la population.