« Pour préserver sa santé, il n’y a rien de mieux que d’expérimenter une vie sans tabac », dixit Landry NSHIMIYE !

« Pour préserver sa santé, il n’y a rien de mieux que d’expérimenter une vie sans tabac », dixit Landry NSHIMIYE !

Le tabac fait des ravages dans le monde. En effet selon l’OMS, près de six millions de personnes meurent chaque année des méfaits du tabac. C’est l’une des premières causes évitables de morbidité et de mortalité dans le monde. Si aucune mesure n’est prise pour endiguer l’épidémie de tabagisme, le nombre annuel de décès dus au tabac dans le monde pourrait atteindre 8 millions d’ici 2030 dont 70% surviendraient dans les pays en voie de développement. Pire, si la tendance actuelle se poursuit la consommation de tabac devrait doubler en Afrique d’ici douze ans.

A l’occasion de la journée mondiale sans tabac célébrée le 31 mai, nous nous sommes rapproché de Mr Landry NSHIMIYE, photojournaliste âgé de 37 ans.
Après 16 années de consommation de la cigarette, il a un beau décidé de tourner le dos à la nicotine. Mr NSHIMIYE nous parle de son passé de fumeur, les problèmes de santé auxquels il a été confronté et ce qui l’a motivé à abandonner la cigarette. TEMOIGNAGE !

Mon Histoire avec le tabac 

« J’ai commencé à l’âge de 12 ans. Je me rappelle c’était un ami plus âgé que moi qui essayait d’apprendre à un autre ami à fumer. Ce dernier n’y arrivant pas, moi je l’ai fait d’un seul coup et c’était devenu un plaisir de pouvoir inhaler la fumée, jouer avec. Tout est donc parti de là et j’ai fumé pendant près de 16 ans. Mais il faut dire qu’avant cette première expérience avec l’ami qui m’a mis le pied à l’étrier, j’ai vécu dans un environnement où beaucoup de mes amis, les grands frères du quartier fumaient dans des rassemblements de jeunes après la crise de 1996 où la cigarette était devenue une sorte de mode pour les jeunes de notre âge ».

L’impact de la cigarette sur ma santé !

« J’étais jeune et je faisais beaucoup de sport, mais je sentais des limites par rapport à mes performances. J’avais du mal à respirer comme il le fallait. Je jouais au basket et je faisais aussi de la boxe, mais je ne pouvais pas aller loin parce que physiquement je sentais que j’avais des limites et quand j’y repense je me dis que je serais allé plus loin si je ne fumais pas. Je me souviens encore, mon entraineur de boxe disait de moi que j’étais un champion raté, que je ne pouvais pas réussir une carrière sportive si je n’arrêtais pas de fumer. Ma consommation de cigarettes était passée de 10 à 20 tiges par jour, et parfois même au-delà pendant les weekends ».

Comment m’est venue l’idée d’arrêter de fumer ?

« Je dois avouer que même quand on fume on est conscient que la cigarette est nuisible à la santé. Mais malgré cela on y est accro, on n’arrive pas à arrêter. Je me rappelle qu’il y avait un ami journaliste, de loin mon ainé de plus de 20 ans, qui travaillait à la RTNB (Radio Télévision Nationale du Burundi). Il était aussi un gros fumeur. Un jour il m’a dit qu’il a arrêté de fumer. Je n’y croyais pas. Je lui ai demandé comment il a pu réussir. Il m’a proposé un remède traditionnel à base de plante. J’étais tenté mais j’avais aussi très peur de vivre sans la cigarette. Un beau jour de Mars 2010, je me suis dit pourquoi ne pas essayer, après tout la cigarette ne me faisait aucun bien. Pendant trois jours donc j’ai pris le médicament qui semblait marcher, puisque j’avais effectivement arrêté de fumer. J’ai proposé ce remède à d’autres amis qui fumaient. Ils ont essayé et tous ont abandonné la cigarette. Après quelques mois sans tabac, j’ai rechuté alors que j’étais à Kigali au Rwanda. La rechute est survenue suite à un choc émotionnel. J’avais perdu un grand ami dont je ne pouvais pas assister aux obsèques au Burundi. Cela m’a déstabilisé et rendu dépressif. Je me suis donc replongé dans la cigarette pendant quelques mois, alors que tous mes amis avec qui je fumais avaient totalement abandonné le tabac. Je me retrouvais seul en train de fumer. Cela me taraudait l’esprit et un beau jour j’ai décidé d’arrêter définitivement. C’est là où j’ai compris qu’au-delà du médicament il y a la volonté et une prise de conscience forte et radicale pour réussir à abandonner la cigarette. C’était un peu dure, car il y a eu beaucoup de moments d’hésitation. Je ne voyais pas ma vie sans fumer. Tous mes schémas de pensée me ramenaient à la cigarette. Mais à force de courage et de volonté j’y suis arrivé et j’en suis fier aujourd’hui ».

Trois mots pour arrêter de fumer : volonté, détermination et courage !

« Tout le monde le sait et la science l’a prouvé. La cigarette est vraiment nocive pour la santé. Dans la culture burundaise, celui qui fume est vu comme un raté, un mal éduqué. Donc ne pas fumer est pour moi une question de bon sens. Un corps sans fumée est un corps sain. Il y a des performances qu’on ne peut jamais atteindre si on est fumeur. La cigarette nous expose à des problèmes de santé graves et à la mort. 

En termes de conseils, je ne voudrais pas m’ériger en donneur de leçons, mais je dirai tout simplement aux fumeurs d’essayer de faire l’expérience d’une vie sans fumer, sans cigarette, parce qu’il y a beaucoup d’avantages à y gagner. Quand j’ai arrêté de fumer j’étais heureux de retrouver le goût et l’odorat. 

Des sens que j’avais perdus pendant des années à cause de la cigarette. J’ai retrouvé mon corps respirer et revivre. Mon conseil en peu de mots serait d’avoir le courage d’expérimenter une vie sans tabac, sans cigarette. Il n’y a rien de mieux pour préserver sa santé ».
 

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