Les acteurs et les partenaires du secteur santé recommandent l’évaluation à mi-parcours du PNDS 2009-2018 et l’élaboration de la Lettre de Politique Sectorielle

Les acteurs et les partenaires du secteur santé recommandent l’évaluation à mi-parcours du PNDS 2009-2018 et l’élaboration de la Lettre de Politique Sectorielle

Parmi les recommandations adoptées à l’issue de la réunion du Comité interne de suivi du Programme national de développement sanitaire (PNDS), présidée par le Ministre de la Santé et de l’Action sociale le 27 et 28 janvier 2014 à Dakar, figurent : l’évaluation à mi-parcours du PNDS, l’élaboration la Lettre de Politique sectorielle selon le modèle proposé par le Ministère du Plan, l’élaboration de la stratégie nationale de financement de la Santé, le renforcement du plaidoyer pour le recrutement massif de ressources humaines en faveur du département de la santé, la mise en place du Comité de pilotage du Programme de couverture maladie universelle, l’élaboration des plans de travail annuels 2015 des centres de responsabilités du ministère de la Santé et de l’Action sociale durant le 2e trimestre de 2014.

Au nom des partenaires du secteur santé dont il est le Chef de file, le Représentant de l’OMS s’est réjouie de l’existence d’un plan d’investissement prioritaire 2011-2015 dans le cadre de la mise en oeuvre du PNDS 2009-2018, élaboré avec le soutien des partenaires dans le processus du Compact, avec comme objectif le renforcement des moyens du système de santé à la mesure des attentes en rapport avec la réalisation des OMD.

Selon le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama, ce plan d’investissement est un atout dans la planification triennale que constitue le Document de Programmation Pluriannuel des Dépenses (DPPD), adopté par les Etats membres de l’UEMOA. Les transformations qualitatives attendues du DPPD devraient permettre une meilleure utilisation des ressources pour la satisfaction des besoins sanitaires des populations.

Le Dr Diarra-Nama a poursuivi son adresse en proposant la mise en place d’un Comité de pilotage de la mise en oeuvre de la couverture maladie universelle (CMU), qui sera un cadre d’échange et d’harmonisation des actions entreprises par toutes les parties prenantes. Un tel comité pourrait bénéficier des travaux en cours au niveau mondial sur la définition d’indicateurs de mesures de suivi et d’évaluation de la mise en oeuvre de la CMU.

Le Représentant de l’OMS a également plaidé pour l’allocation par l’Etat de ressources financières conséquentes pour la réalisation de la CMU et pour une gestion efficace et transparente de celles-ci par le ministère de la santé et de l’Action sociale.

Ouvrant la réunion du Comité interne de suivi du PNDS, le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, le Pr Awa Marie Coll Seck, a mis l’accent sur les principales réalisations effectuées en 2013 qui, selon elle, constituent des jalons essentiels dans le renforcement du système de santé. Le Pr Seck a ensuite mis l’accent sur les défis à relever au cours de l’année 2014. Ces défis ont pour noms : le renforcement de l’offre en infrastructures sanitaires et sociales de qualité, la restauration du système d’information sanitaire, le renforcement de la prise en charge des urgences, la finalisation et l’exécution de la politique de santé communautaire, le développement des initiatives de mobilité, notamment en matière de radiologie et de chirurgie, la mise en place de la carte d’égalité des chances qui doit permettre aux personnes handicapées d’avoir accès aux services publics.

Pour sa part, Mr Ousmane Badiane, le Représentant de l’Union des associations d’élus locaux (UAEL), a salué la qualité du partenariat entre le département de la Santé et de l’Action sociale et son institution. Cette collaboration sera renforcer, a-t-il indiqué, dans le cadre de l’application de l’Acte 3 de la Décentralisation qui prévoit l’octroi de plus de pouvoirs et de ressources aux responsables de collectivités. En effet, le Code général des collectivités locales fait obligation à celles-ci d’appuyer la mise en oeuvre de la CMU avec la directive «une collectivité locale, une mutuelle de santé».

Plusieurs communications, suivies de discussions, ont été partagées au cours de la réunion du Comité interne de suivi (CIS) du PNDS.

Les travaux ont débuté par la présentation de l’état de mise en oeuvre des recommandations du CIS de février 2013.

A ce propos, le Directeur de la Planification, de la Recherche et des Statistiques a fait le compte rendu des actions menées. Parmi celles-ci, on note la définition des critères de recrutement du personnel de santé, la réactualisation de la carte sanitaire, le renforcement des capacités opérationnelles des nouvelles directions qui ont été créées, l’élaboration de la feuille de route pour la mise en place d’un système approprié de collecte de l’information sanitaire.

Les participants ont ensuite été informés sur les nouvelles réformes des finances publiques des pays de l’UEMOA par le Point focal Santé de la Direction générale du Budget du ministère de l’Economie et des Finances.

Ces réformes, qui comporte l’introduction du Document de Programmation Pluriannuel des Dépenses (DPPD), ont pour objectifs d’améliorer l’efficacité des dépenses publiques, de renforcer la discipline budgétaire, de permettre aux parlementaires de jouer leur rôle de contrôle dans l’affection et l’utilisation des budgets, d’élargir le rôle de la Cours des Comptes au contrôle des résultats des programmes, de renforcer la redevabilité des responsables de programmes.

La troisième communication faite au cours de la réunion du CIS a porté sur les résultats des Comptes Nationaux de la Santé (CNS). Il ressort des résultats de la production des CNS pour la période 2006-2008 que les dépenses nationales de santé sont évolué de 254 milliards à 308 milliards de F CFA avec 34% de fonds publics, 49% de fonds privés et 17% de fonds extérieurs. Au Sénégal, les ménages à elles seules, supportent en moyenne près de 50% des dépenses de santé si on exclue celles relatives à l’administration et les dépenses en capital. L’essentiel des dépenses en soins curatifs supportés par les ménages va aux hospitalisations, aux médicaments et aux services auxiliaires (radiologie, laboratoires, etc).

L’état de mise en oeuvre de la Couverture Maladie Universelle (CMU) a aussi été passé en revue. Après avoir présentés les principales réalisations, le Coordonnateur de la Cellule d’appui à la mise en oeuvre de la CMU (CACMU) a dégagé les prochaines étapes. Parmi celles-ci on retient la mise en place du comité national de pilotage multisectoriel de la CMU et les comités régionaux de suivi de la mise en oeuvre, la mise en place de la Fédération nationale des mutuelles de santé, la mise en place des unions départementales et unités de gestion. Le recrutement d’Assistants techniques régionaux pour accompagner les régions dans la mise en oeuvre, l’élaboration d’une loi sur la CMU, la réalisation d’études d’analyses de couts afin de disposer d’un outil d’aide à la tarification des prestations de soins figurent aussi parmi les perceptives.

Désormais, les centres de responsabilités que sont les Directions, services, programmes nationaux, les régions médicales et les districts effectueront la planification de leur plan annuel de travail dans un outil électronique dénommé e-PTA. Cet outil de planification en ligne, créé en 2012 par la Cellule Informatique du ministère de la Santé et de l’Action sociale, a été présenté aux participants au CIS. Il permet de saisir les activités en utilisant la même plateforme, de suivre la réalisation des extrants, de suivre l’exécution budgétaire et d’évaluer les objectifs opérationnels.

L’application permet la synthèse rapides des plans de travail annuels, la pris en compte des activités non planifiées mais réalisées, la mise à disposition de l’information sur l’ensemble des financements dans le secteur de la santé.

Les régions périphériques de Sédhiou, Kolda et Kédougou, frontalières avec des pays voisins, caractérisées par leur éloignement, leur enclavement interne, confrontés à de nombreux facteurs de risque environnementaux, socio-culturels et ceux liés à la faiblesse de leur système de santé, ont présenté l’état des lieux des données sanitaires. Ces données révèlent un déficit important de ressources humaines qualifiées, la persistance du paludisme, des accouchements à domicile, de la malnutrition chez les enfants, l’importance des décès maternels et infantiles, la forte prévalence des maladies non transmissibles et du VIH/sida.

Face à cette situation, le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a recommandé la synthèse des données de toutes les régions et leur partage avec tous les acteurs et partenaires afin de permettre aux programmes de santé d’élaborer des stratégies pertinentes destinées à améliorer ces indicateurs.

A la clôture de travaux de la réunion du CIS, le Représentant de l’OMS a suggéré la mise en place d’un mécanisme de suivi de la mise en oeuvre des recommandations de la réunion du Comité interne de suivi du PNDS.

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