La riposte communautaire stimule la campagne de vaccination contre la COVID-19 au Libéria
Monrovia – Alors que le Libéria faisait face à une augmentation du nombre de cas de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) en 2022, les tests de diagnostic rapide effectués sur toutes les personnes vivant dans un rayon de 100 mètres des cas nouvellement confirmés ont permis de briser les chaînes de transmission et ont considérablement stimulé l’adoption des vaccins anti-COVID-19.
La stratégie de dépistage communautaire visant à décentraliser la riposte à la COVID-19 a donné aux agents de santé la possibilité de mener une sensibilisation au niveau des communautés, en faisant du porte-à-porte pour lutter contre la désinformation sur la COVID-19, notamment en réfutant les mythes sur les vaccins. Grâce à cette approche, le pays a atteint la cible de vaccination proposée à l’échelle mondiale, à savoir vacciner 70 % de la population nationale avant la fin de l’année 2022.
Avec l’appui financier et technique fourni par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), des équipes de santé mobiles ont effectué des dizaines de milliers de tests de dépistage rapides dans les comtés de Nimba et de Montserrado où vit près de la moitié de la population totale du Libéria.
Les tests par amplification génique (PCR) réalisés n’étant plus obligatoires dans la plupart des cas pour les voyageurs transfrontaliers, l’initiative d’action au niveau communautaire a favorisé une surveillance et un suivi stricts des tendances épidémiologiques, l’objectif étant d’intensifier les mesures de lutte contre le virus.
L’initiative de dépistage axée sur l’utilisation de tests rapides pour relever le défi de la détection des cas de COVID-19 en dehors des établissements de santé a été lancée au Libéria en juillet 2022. À la fin de l’année dernière, en tout 74 000 tests de diagnostic rapide avaient été administrés.
« Le fait d’étendre les tests de dépistage aux communautés en utilisant des tests antigéniques donne au pays la possibilité de mieux riposter à la pandémie », a indiqué Chea Sanford Wesseh, Vice-Ministre en charge des statistiques de l’état civil au Ministère de la santé du Libéria, avant de renchérir en précisant que l’utilisation de ces tests devrait être étendue au-delà des deux comtés.
En pratique, les équipes mobiles prennent pour cible toute personne qui vit dans un rayon de 100 mètres autour des nouveaux cas confirmés de COVID-19 et administrent des tests rapides pour détecter d’autres patients potentiels. La technologie est simple, ce qui la rend adaptée à une utilisation dans tous les contextes.
Toute personne testée positive qui nécessite un traitement doit être orientée vers l’établissement de santé le plus proche. Les personnes qui présentent des symptômes bénins reçoivent des produits de lutte anti-infectieuse, y compris des informations sur les facteurs de risque de COVID-19 et sur les mesures de prévention telles que la vaccination et le lavage des mains.
« Les tests réalisés dans les communautés permettent d’atteindre aussi bien les cas asymptomatiques que les cas symptomatiques. De cette façon, l’on est en mesure de procéder à un isolement rapide et de briser la chaîne de transmission », explique la Dre Mandy Julius, responsable de l’équipe désignée par l’OMS pour s’occuper des situations d’urgence sanitaire au Libéria.
Avec l’impact positif sur l’adoption de la vaccination, le Libéria rejoint Maurice, le Rwanda et les Seychelles comme l’un des quatre pays africains à avoir assuré une couverture vaccinale de 70 % en ce qui concerne la COVID-19.
Victoria Dekpah, une étudiante de l’Université de Nimba (Libéria), faisait partie des personnes que les agents de santé ont convaincues de se faire vacciner contre la COVID-19 lorsqu’ils ont visité sa communauté.
« Je ne pensais pas qu’il était important de se faire dépister. Beaucoup de gens craignaient de connaître leur statut et de savoir ce qui leur arriverait. Mais après avoir écouté l’agent de santé, je me suis portée volontaire pour faire le test et il s’est avéré positif. Je suis restée en isolement à la maison et l’agent de santé m’a rendu visite régulièrement jusqu’à ce que j’obtienne un résultat négatif au test. Je me suis fait vacciner par la suite », raconte-t-elle.
Selon Isaac Cole, responsable de l’équipe qui a mené l’initiative à Nimba, la réticence des Libériens à accepter les tests et la vaccination est due à la désinformation endémique autour de la COVID-19. Mais, précise-t-il, travailler avec les responsables locaux qui jouissent de la confiance de leurs communautés change les mentalités.
« Les personnes savent désormais qu’une fois testées et déclarées positives, elles seront prises en charge grâce à l’approche des soins à domicile. Lorsque nous nous rendons dans les communautés, les agents de santé montrent l’exemple en se faisant vacciner en premier, ce qui constitue l’un des moyens de dissiper les mythes sur la vaccination et ses effets sur le corps », ajoute-t-il.
L’OMS fournit un appui à 18 autres pays africains pour qu’ils puissent mettre en œuvre une riposte communautaire à la COVID-19, une démarche grâce à laquelle plus de 400 000 tests rapides ont été administrés jusqu’à présent. Dans ces pays, les tests rapides représentent actuellement au moins 60 % des tests de dépistage de la COVID-19.
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