Les Seychelles intensifient leur réponse face à l'augmentation des taux d'obésité
Victoria – Face à la hausse des taux d'obésité, les Seychelles déploient une série de mesures, allant des campagnes de sensibilisation dans les écoles, lieux de travail et espaces publics, à la mise en place de dépistages gratuits, de diagnostics et de traitements pour les personnes atteintes de maladies chroniques.
L'un des principaux facteurs d'obésité aux Seychelles est la sédentarité croissante et la consommation excessive d'aliments et de boissons sucrées. Les recherches montrent que les sodas, boissons énergétiques et régimes alimentaires déséquilibrés pèsent lourd dans la balance. Le manque d'activité physique, notamment en milieu urbain, aggrave encore la situation. Des tendances qui corroborent les constats de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur l'impact de l'urbanisation et du mode de vie moderne sur l'augmentation des taux d'obésité dans les États insulaires.
Près de trois quarts des femmes et plus de la moitié des hommes aux Seychelles ont une activité physique inférieure aux recommandations de l’OMS, qui préconise au moins 150 minutes d’exercice par semaine pour les adultes.
Chez les adultes, l'obésité est définie par un indice de masse corporelle (IMC) de 30 ou plus. Aux Seychelles, sa prévalence a grimpé en flèche en deux décennies, passant de 13 % à 49 % chez les femmes, et de 4 % à 27 % chez les hommes entre 2000 et 2023.
Ces efforts visent à freiner les conséquences graves d’un IMC élevé, souvent lié à l'hypertension artérielle et à un taux élevé de glucose dans le sang, deux facteurs majeurs pour les maladies cardiovasculaires et le diabète. Aujourd’hui, 42 % des femmes et 38 % des hommes âgés de 18 à 74 ans souffrent d'hypertension. Le diabète touche plus de 30 % des adultes de 55 à 74 ans. Les maladies chroniques sont la première cause de mortalité dans le pays, responsables de 53 % des décès, dont 58 % dus à des maladies cardiovasculaires.
Dans le cadre du programme « SeyPen », adapté de l’ensemble d'interventions essentielles de l’OMS contre les maladies non transmissibles, le Gouvernement a mis en place des services de dépistage et de traitement dans les 15 établissements de santé du pays. Des équipes spécialisées y orientent les patients souffrant d’obésité ou à risque de diabète et d’hypertension vers des soins adaptés.
« Chacun peut contribuer à prévenir les maladies et adopter un mode de vie sain, donc il est essentiel que nous prenions tous la responsabilité de notre santé », explique Jourdanne Letourdie, infirmière à la clinique d'Anse Aux Pins, dans l’Est de Mahé, la principale île des Seychelles. « Les maladies chroniques coûtent cher au pays. Si nous agissons ensemble, cela ne nous coûtera pas autant. »
En 2023, l'OMS a réuni à Johannesburg les pays d'Afrique australe confrontés à des taux élevés d'obésité, pour élaborer des feuilles de route nationales d'accélération de la réponse à l'obésité. A l’issue de cette réunion, la Ministre de la santé des Seychelles, Peggy Vidot, a plaidé pour que l'obésité soit reconnue comme une priorité nationale. Un comité de pilotage multisectoriel a ainsi été mis en place, sous la direction du Président Wavel Ramkalawan. En octobre de la même année, ce dernier a lancé la campagne « Stop obésité » ainsi qu'un plan d’action multisectoriel, regroupant divers ministères, départements et agences du pays.
La campagne « Mangez pour votre santé » initiée fin 2023 par le service de nutrition de l'Agence nationale de soins de santé a produit une série de vidéos mettant en avant les bienfaits d’aliments sains, ainsi que des idées de repas simples et sains à base d'ingrédients accessibles. Ces contenus ont été diffusés sur la chaîne de télévision nationale, la Seychelles Broadcasting Corporation.
Le Programme de « Bien-être sur le lieu de travail » a touché plus de 20 entreprises et organisations dans les secteurs public et privé depuis sa mise en place. Il encourage les employés à adopter un mode de vie actif et équilibré. Des dépistages réguliers des principaux facteurs de risque de maladies chroniques, comme la pression artérielle, l'IMC et la glycémie, sont également réalisés.
Le Ministère de l’éducation a renforcé ses actions de prévention auprès des enfants. Des événements sportifs réguliers et des compétitions de fitness ont été intégrés au calendrier scolaire, stimulant ainsi la participation des élèves et l’engagement des familles. Pour encourager une alimentation saine dès le plus jeune âge, les écoles publiques offrent des repas gratuits à leurs élèves. Par ailleurs, les collations malsaines et les boissons industrielles ont été bannies les cantines scolaires, en ligne avec la Politique nationale de nutrition scolaire de 2008 et les directives de 2018. Enfin, des infrastructures sportives, des aires de jeux et des trottoirs ont été aménagés pour favoriser l’activité physique.
De son côté, le Ministère de la jeunesse, des sports et de la famille organise des séances de fitness en plein air et des ateliers éducatifs sur la nutrition pour sensibiliser le public. Ces initiatives visent à encourager un engagement collectif dans la lutte contre l'obésité.
« Les acteurs des secteurs public et privé, y compris les ONG et les communautés doivent travailler main dans la main avec le Ministère pour faire reculer l’obésité et le surpoids », souligne Stéphanie Desnousse, responsable de la nutrition au Ministère de la santé. « Le problème de l’obésité ne concerne pas seulement le Ministère de la santé, mais elle est une préoccupation nationale. »
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