Frappé par des cyclones tropicaux, Madagascar s’investit pour reconstruire le système de santé        

Frappé par des cyclones tropicaux, Madagascar s’investit pour reconstruire le système de santé        
WHO/Henitsoa R.
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Frappé par des cyclones tropicaux, Madagascar s’investit pour reconstruire le système de santé        

Antananarivo – Le vent s’est tu et l’eau a reflué, mais il ne reste à Marie Antoinette Harisoa et ses cinq enfants que « le souffle de la vie », dit-elle à l’entrée d’un centre de santé, dans le district de Manakara, dans le sud-est de Madagascar. La mère de famille, dont la maison a été détruite, survit grâce à l’aide humanitaire. Elle et ses enfants ont reçu de la nourriture et des moustiquaires pour se protéger du paludisme et « grâce à ces étrangers, nous avons eu des soins médicaux et des médicaments gratuits », dit-elle en évoquant l’équipe médicale d’urgence venue prêtée main forte aux sinistrés de la tempête tropicale Ana, qui a sévit en janvier, et des trois cyclones qui ont ensuite frappé le pays en février et mars.

Quelques semaines après que les tempêtes et cyclones tropicaux ont tué plus de 200 personnes et détruit ou endommagé 148 structures de santé, privant près de 650 000 personnes d’accès aux services de santé, les autorités sanitaires de Madagascar poursuivent désormais, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires, les efforts de restauration des soins de santé primaires et secondaires pour les populations desservies par les structures endommagées.

« Nous avons fait face à trois grands défis au cours de cette période cyclonique : la dégradation des infrastructures sanitaires publics, la perte d’accès aux soins de santé pour une partie de la population et le risque d’émergence d’éventuelles maladies post cyclonique », explique Yasmine Laetitia Lydia, Secrétaire générale du Ministère de la santé. « L’ensemble des autorités – les maires, les préfets et les responsables d’infrastructures sanitaires – est mobilisé pour que les réhabilitations soient rapidement effectuées. Certaines structures peu endommagées ont déjà été remises en état. La situation revient peu à peu à la normale et nous sommes confiants quant à la prévention des maladies à recrudescence. »

Dans la région de Vatovavy, l’une des plus touchées par le cyclone Batsirai au sud-est du pays, près de 80 % des structures de santé fonctionnent désormais et, dans la région d’Ihorombe, moins de 3 % des centres de santé n’ont pas encore été réhabilités. A l’échelle nationale, près de 40 % des établissements de santé endommagés ou détruits ont été réhabilités et plus du tiers des services de santé de base en dehors des centres de santé sont assurés par des cliniques mobiles afin d’atteindre les populations sinistrées.

Lorsque les dégâts sont trop importants, des structures temporaires ont été installées afin de rétablir au plus vite la continuité des services de santé. Le Centre Hospitalier Régional de Référence de Manakara figure parmi les établissements de santé les plus endommagés de la région. À sa tête, le Dr Prospère Randrianasolo, explique : « Grâce à l’OMS, nous avons eu une maison préfabriquée pour soutenir nos services d’accueil, de triage des patients et d’urgences. Nous avons aussi reçu des médicaments et des masques. »

Des médicaments ont aussi été déployés pour traiter des malades, et les personnels de santé déployés dans le cadre d’une caravane de santé par le Ministère et les partenaires ont assuré des consultations gratuites explique Yasmine Laetitia Lydia du Ministère de la santé. L’OMS a également soutenu le déploiement d’épidémiologistes dans chacune des régions, ainsi que la mise en place d’un système de collecte des données sur les maladies à potentiel épidémique permettant de suivre à l’échelle locale et nationale l’émergence d’une potentielle flambées de cas de maladies diarrhéiques, de paludisme, rougeole ou de COVID-19.

Les premières interventions visaient essentiellement à prévenir la propagation de ces maladies. Des kits comprenant entre autres des médicaments antipaludiques, des maladies diarrhéiques ont ainsi été distribués dans les centres de santé.

Afin de répondre aux urgences les plus immédiates, une équipe médicale d’urgence (EMT) de treize personnes – des médecins, un pharmacien et un logisticien – du Centre polonais pour l'aide internationale a été déployée avec le soutien financier et logistique de l’Union européenne et de l’OMS pour assurer une offre de soins de santé essentiels dans les communautés affectées.

Déployée dans la région de Vatovavy, l’équipe a mis en place une clinique mobile dans trois districts dont une au sein du centre de santé de base urbain (CSBU) Maroalakely de Manakara. Entre fin février et début mars, deux médecins et quatre personnels ont offert une centaine de consultations médicales gratuites par jour.

« Nous craignions la recrudescence de maladies potentiellement épidémiques, comme les maladies diarrhéiques le paludisme, les infections respiratoires aigües, la rougeole, la COVID-19, la peste, la malnutrition qui constitue un problème. De nombreux malades reçus pendant nos consultations en souffraient », explique Piotr Stopka, chef adjoint de l’équipe médicale d’urgence.

Malgré les efforts entrepris, 9 des 23 régions connaissaient au début du mois de mars 2022, une épidémie de paludisme et les autorités sanitaires font aussi faire face à la malnutrition dans la région du Grand Sud. Le pays connaît par ailleurs une recrudescence du nombre de cas de COVID-19. Des équipes mobiles de vaccination ont donc été déployées et des campagnes de sensibilisation continuent à mobiliser les communautés sur l’importance de se protéger et d’endiguer l’épidémie de COVID-19.

« Ceci montre la nécessité de mettre en place un système robuste de détection précoce et de riposte aux maladies épidémiques. L’OMS soutient les autorités sanitaires nationales dans ce sens et poursuit son accompagnement pour la restauration de la continuité des soins de santé primaires d’urgence et secondaires pour ces populations victimes des trois cyclones.  Des mesures sont également mises en place avec le ministère de la santé et les partenaires telles que la distribution de moustiquaires, la vaccination de routine, la sensibilisation et la distribution de masques afin d’éviter la recrudescence des maladies potentiellement épidémiques », a déclaré le Dr Marcellin Nimpa Mengouo, représentant de l’OMS à Madagascar. « Nous devons aussi mettre à profit ces efforts pour renforcer davantage le système de santé et le préparer à faire face à la prochaine saison cyclonique. »

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