De nouvelles unités de soins intensifs prêtes à ouvrir dans les hôpitaux au Lesotho

De nouvelles unités de soins intensifs prêtes à ouvrir dans les hôpitaux au Lesotho

Maseru – Au Lesotho, les patients en soins intensifs n’auront bientôt plus à se rendre en Afrique du Sud pour recevoir leur traitement. Le pays est en effet sur le point d’ouvrir ses premières unités de soins intensifs dans les hôpitaux publics.

À l’hôpital de Mafeteng, dans le sud-ouest du Lesotho, une unité de soins intensifs de huit lits sera équipée d’un respirateur alimenté en oxygène et pourra accueillir une aile dédiée aux patients COVID-19. Une usine de production d’oxygène est également prévue sur le site. L’usine de production et l’approvisionnement en oxygène devraient permettre de réduire de près de 50 % le coût de l’oxygène.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a formé le personnel médical et le personnel infirmier qui feront fonctionner la nouvelle unité, financée par la Banque mondiale. Cinq fonctionnaires du Ministère de la santé – deux médecins et trois infirmiers – ont suivi une formation portant sur les critères d’admission, l’oxygénothérapie, la thérapie à haut débit, la ventilation mécanique invasive, la ventilation mécanique non invasive, la gestion des médicaments et la prise en charge des cas critiques et graves de COVID-19. Les personnes formées deviendront à leur tour des formateurs certifiés par l’OMS à mesure que le projet d’unité de soins intensifs sera étendu.

« Les formations sont théoriques et pratiques, et font appel au matériel disponible à l’hôpital », a indiqué le Dr Raul Gonzalez Rodriguez, l’un des formateurs de l’équipe chargée de la prise en charge des cas, pour le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.

Médecin à l’hôpital de Mafeteng, la Dre Senate Mathaha a déclaré que la nouvelle unité permettra d’alléger la charge des soins liés aux traumatismes, au diabète, aux complications obstétricales, aux complications liées au VIH et, désormais, à la COVID-19.

« La prise en charge des patients de l’unité de soins intensifs requiert de nombreuses compétences spécifiques, en plus du dévouement et de l’attention méticuleuse portée aux détails », a-t-elle ajouté, mentionnant notamment l’insertion de cathéters centraux, l’intubation et le maniement de machines telles que les pompes à perfusion et les respirateurs.

« Espérons qu’une fois que tous les besoins de l’unité de soins intensifs auront été comblés et qu’une formation continue aura été dispensée au personnel, nous serons en capacité de prendre en charge les cas critiques », a-t-elle renchéri.

À l’hôpital de Berea, dans le nord du pays, Sello Ramakanate, infirmière et sage-femme, a relevé les améliorations qu’apportera une nouvelle unité de soins intensifs dans le traitement des lésions cérébrales traumatiques, fréquentes dans la localité et ses environs.

« Compte tenu du relief montagneux et de l’utilisation d’ânes et de chevaux comme moyens de transport, l’incidence des lésions cérébrales traumatiques est élevée. L’accès aux établissements de santé étant limité, les urgences liées à la santé de la mère et de l’enfant sont relativement fréquentes et certaines se soldent par des décès, faute de compétences en matière de soins intensifs pour les patients en obstétrique », a-t-elle indiqué. « La consommation d’alcool et la violence sont aussi monnaie courante au Lesotho, en particulier dans les zones où les soins d’urgence sont limités et où il n’y a pas de capacité en matière de soins intensifs. Les pertes de sang potentiellement mortelles, les traumatismes crâniens et d’autres pathologies sont récurrents, et certains patients meurent parce qu’il n’existe aucune unité de soins intensifs. »

Davantage de lits en unité de soins intensifs prévus en Lesotho

Le Dr Francis Mupeta, consultant en prise en charge des cas de COVID-19 pour l’OMS au Lesotho, a souligné que le pays a besoin de plus de lits en unité de soins intensifs, car le Lesotho s’appuyait sur l’Afrique du Sud pour le traitement de certains cas.

« Les patients dans un état critique étaient évacués vers l’Afrique du Sud. Je pense que l’apparition de la COVID-19 et les confinements, lorsque l’Afrique du Sud était submergée de patients gravement malades, ont mis en évidence les faiblesses du système de santé du Lesotho. Ce projet d’unité de soins intensifs est un pas dans la bonne direction afin de garantir qu’une attention particulière soit accordée aux soins critiques », a-t-il fait observer.

Le Dr Mupeta a indiqué que le projet d’unité de soins intensifs a vu le jour lorsque l’administration du Lesotho a commencé à faire face aux problèmes inhérents à l’augmentation de la capacité de traitement des patients de la COVID-19 en état critique et à la réduction de la mortalité due à cette maladie. Une évaluation à l’échelle nationale portant notamment sur le niveau de capacité des unités de soins intensifs n’a permis de dénombrer que dix lits dans des établissements privés, dont le coût était trop élevé pour la majorité de la population.

Le projet vise à porter à 36 le nombre de lits des unités de soins intensifs, répartis dans différents hôpitaux du pays, et à ajouter à ce total cinq à dix lits par an.

Le Dr Pheello Ishmael Mobe, médecin généraliste à l’hôpital de Berea et bénéficiaire de ce programme, a souligné que le renforcement des capacités serait indispensable pour la suite du projet.

« Plus nous sommes formés, plus nous nous perfectionnons dans le domaine des soins intensifs. Grâce à l’expérience acquise au cours de cette formation, lorsque l’unité de soins intensifs ouvrira, nous serons capables de pratiquer une ventilation mécanique. J’espère que nos compétences dans la prise en charge des patients en état critique vont s’améliorer avec le temps. En fin de compte, c’est le Lesotho qui sortira grandi lorsque le pays aura acquis la capacité à former un plus grand nombre de ses propres spécialistes », a-t-il expliqué.

Pour le Dr Richard Banda, Représentant de l’OMS au Lesotho, la COVID-19 a mis en évidence les lacunes dans le traitement des formes graves des différentes maladies.

« Les unités de soins intensifs ne se limitent pas à la COVID-19. Elles concernent la gravité de la maladie. Toutes les maladies peuvent évoluer vers des formes graves, et un système de santé universel doit en tenir compte. Nous continuerons à travailler avec nos partenaires afin de combler ces lacunes pour un système de santé plus équitable », a-t-il conclu.

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