Ghana : Grand succès des campagnes de vaccination de masse.

Ghana : Grand succès des campagnes de vaccination de masse.

Accra – Premier pays au monde à recevoir des vaccins anti-COVID-19 du mécanisme COVAX, le Ghana a lancé sa campagne de vaccination le 1er mars 2021, faisant de son déploiement l’un des plus longs en Afrique. Malgré la durée prolongée du programme de vaccination, au début de l’année 2022, moins de la moitié de la population cible de 20 millions de personnes avait reçu au moins une dose de vaccin et seulement 13 % environ étaient entièrement vaccinés.

Pour améliorer le taux de couverture du vaccin anti-COVID-19, le Ghana a institué en février 2022 ses premières Journées nationales de vaccination contre la COVID-19, en s’inspirant des précédentes Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite. La première campagne de vaccination de masse contre la COVID-19, baptisée « Opération 2,5 millions de doses en 5 jours », s’est déroulée du 2 au 6 février. La deuxième campagne a démarré cette semaine, pour coïncider avec la Semaine africaine de la vaccination. Elle se poursuivra jusqu’à la première semaine du mois de mai, profitant de la commémoration de la Semaine de promotion de la santé de l’enfant, un événement annuel qui vise à placer la santé de l’enfant, et plus particulièrement la vaccination des enfants, au centre des attentions.

Ce n’est pas la première fois qu’une campagne de vaccination de routine est menée conjointement avec la vaccination contre la COVID-19 au Ghana. Pour faire face à l’épidémie de fièvre jaune confirmée en novembre 2021, le pays avait intégré la vaccination contre la COVID-19 aux campagnes de lutte contre la fièvre jaune qui ont eu lieu en décembre. Les équipes de vaccination de proximité ont transporté les vaccins contre la fièvre jaune et les vaccins anti-COVID-19, et les ont administrés aux personnes éligibles.

Les Journées de vaccination contre la COVID-19 ont permis une hausse des doses administrées, passant de 9,7 millions à la fin janvier à 13 millions à la fin mars, soit une augmentation de 34 % du nombre cumulé de doses.

Lors de la première campagne, l’objectif fixé avait été atteint à plus de 80 %, avec environ 2 millions de doses administrées. Le nombre de personnes vaccinées est passé de 3,4 à 5 millions, soit une augmentation de 50 %. Le pays entend administrer 2,3 millions de doses de vaccin anti-COVID-19 d’ici la fin de sa deuxième campagne.

La campagne de vaccination de masse comportait un élément important de communication sur les risques et de participation de la communauté, afin de remédier à la faible connaissance des risques et à la circulation des fausses informations sur les vaccins anti-COVID-19 dans les communautés.

« J’ai toujours eu peur des effets négatifs du vaccin sur ma santé », raconte Jacob Appenteng, résident de Brekusu, une ville proche de la capitale Accra. « Mais avec les messages de santé qui passaient dans ma communauté et en voyant les gens autour de moi se faire vacciner, j’ai décidé de me faire vacciner aussi quand le vaccin est arrivé dans notre quartier. »

Avant le lancement de la campagne, le pays a entrepris plusieurs activités de sensibilisation, de communication et de mobilisation sociale afin de susciter un intérêt pour le vaccin.  Des informations sur la COVID-19, sur les mesures de santé publique et de sécurité telles que le port du masque, le lavage des mains et la distanciation physique, ainsi que sur les avantages de la vaccination contre la COVID-19 ont été diffusées dans les centres d’information communautaires et à travers des systèmes de messagerie au sein des communautés. Des émissions -débats ont été organisées à la radio et à la télévision, et des informations concernant la campagne ont été partagées par les autorités religieuses dans les églises et les mosquées.

« Au premier jour de la campagne, nous n’avons pas reçu un grand nombre de personnes car les gens étaient encore réticents », explique Nancy Ampah, infirmière de santé communautaire de la municipalité de Nsawam-Adoagyire, région de l’est du Ghana. « Mais les jours suivants, la participation a augmenté. Même ceux qui se sont fait vacciner le premier jour sont devenus des champions du vaccin. »

Le Ghana est l’un des dix pays retenus pour bénéficier d’un soutien financier et technique du Partenariat mondial pour la distribution des vaccins contre la COVID-19, une initiative multipartenaire qui regroupe l’OMS, l’UNICEF et Gavi, l’Alliance du vaccin, mise en place pour permettre aux pays d’accroître leur couverture vaccinale en général et au sein des groupes prioritaires en particulier.

Au Ghana, l’objectif du Partenariat est de débloquer des fonds pour combler le déficit des opérations liées à la vaccination contre la COVID-19, y compris les campagnes de vaccination de masse, qui se chiffre en dizaines de millions. Le Partenariat a déjà mobilisé 12 millions de dollars à travers Gavi, l’Alliance du vaccin, au titre de l’assistance technique, et 10 millions de dollars supplémentaires sont attendus de la Banque mondiale.

« Le soutien de l’OMS et de ses partenaires arrive à point nommé car le pays est sur la bonne voie », affirme le Dr Francis Kasolo, Représentant de l’OMS au Ghana.  « Une couverture vaccinale élevée au Ghana permettra de limiter considérablement les chaînes de transmission et de protéger les communautés de l'infection de la COVID-19 », ajoute-t-il.

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Bakano Otto

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