Renforcer la riposte à la mpox en RDC grâce à la collaboration

Renforcer la riposte à la mpox en RDC grâce à la collaboration

Kinshasa – La mpox continue d’exercer une pression sur le système de santé de la République démocratique du Congo (RDC). Entre le 1er janvier et le 31 mai 2025, le pays a enregistré 12 208 cas suspects et 22 décès, représentant plus de 50 % des cas signalés cette année en Afrique.

En réponse, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Réseau mondial d’alerte et d’action en cas d’épidémie (GOARN) soutiennent les efforts du pays pour renforcer la prise en charge clinique, améliorer la détection et la prévention, et renforcer les compétences et l’engagement des intervenants de première ligne.

Le GOARN, un réseau coordonné par l’OMS qui aide les pays à faire face aux urgences sanitaires en déployant du personnel et des ressources, a mobilisé sept spécialistes pour appuyer la riposte à la mpox en RDC. Travaillant à la fois sur le terrain et à distance depuis Nairobi, l’équipe a apporté son expertise en traitement, analyse des données, épidémiologie et en surveillance des maladies.

Parmi eux figurait le Dr André Basilua Muzembo, spécialiste de la gestion des cas à l’Université de Hyogo au Japon. Pendant près de deux mois, il a collaboré avec des professionnels de santé au niveau national et des équipes de l’OMS chargées de la logistique, de la prévention des infections, de la vaccination et de la réponse à la mpox, afin d’assurer une coordination efficace.

À la Clinique Kinoise, principal centre de référence pour les cas graves de mpox à Kinshasa, il a apporté un appui pour faire face à des défis critiques. L’établissement, doté de 42 lits et accueillant en moyenne 20 patients, ne comptait qu’environ cinq professionnels sur 95 formés à la prise en charge de la mpox. Des pénuries chroniques de gants, de médicaments et d’équipements essentiels, combinée à un accès limité aux tests de laboratoire et à des conditions de travail difficiles, ont contribué à un taux de mortalité avoisinant les 10 %.

Pendant une trentaine de visites dans cinq centres de traitement de Kinshasa, principalement à la Clinique Kinoise, Dr Muzembo a formé le personnel à des soins empreints de compassion, travaillé avec ses collègues pour améliorer les pratiques d’hygiène et contribué à coordonner les livraisons de médicaments et de fournitures médicales. Il a également collaboré étroitement avec les centres de Kokolo, Vijana, Masina Cinquantenaire et Kinkole pour faciliter les transferts de patients et assurer la continuité des soins.

L’équipe de riposte a porté une attention particulière aux groupes à haut risque, notamment les enfants, les femmes enceintes et les personnes vivant avec le VIH. Certaines patientes enceintes sont arrivées avec des décès fœtaux, en partie à cause de difficultés d’accès à des outils de diagnostic essentiels comme l’échographie. En partenariat avec le Programme national multisectoriel de lutte contre le sida (PNMLS) et Médecins Sans Frontières (MSF), au moins cinq patients co-infectés VIH-mpox ont pu recevoir des soins appropriés dans des structures spécialisés.

Lorsque deux cas de mpox ont été détectés dans un orphelinat à Kinshasa, une vaccination d’urgence a permis de protéger 30 personnes à risque. Des alertes sur des cas de prisonniers infectés à l’hôpital de Kokolo, suivies de plus de 30 cas signalés à la prison de Ndolo, ont mis en évidence la nécessité d'une action de proximité soutenue dans les milieux à risque.  

Dans le cadre des efforts visant à renforcer le système de santé au-delà de la réponse immédiate, 59 intervenants de première ligne, dont 27 médecins et 32 infirmiers de la Clinique Kinoise, ont été formés en gestion clinique de la mpox.

De fortes inondations ont ensuite entravé la réponse à l'épidémie, nécessitant des efforts plus coordonnés et multisectoriels. Les équipes d'intervention ont dû faire face à plusieurs urgences simultanées – la mpox et le choléra – tout en soutenant les populations déplacées. Sur quatre sites d’évacuation, dont le Stade Tata Raphaël et Bandalungwa, l’OMS et ses partenaires ont distribué des fournitures essentielles telles que des médicaments, des kits choléra et des articles d’hygiène.

« Malgré des conditions de travail extrêmement difficiles, j’ai vu combien il était important de travailler à sauver des vies avec détermination, compassion et esprit d’équipe. La résilience ne consiste pas seulement à gérer l’adversité, mais à la vivre avec les personnes les touchées, à être à l’écoute de celles et ceux au bord du désespoir et à faire ce que nous pouvons avec les moyens aussi modestes soient-ils », déclare le Dr Muzembo.  

Ces déploiements ont été rendus possibles grâce au soutien du UK Public Health Rapid Support Team, de l’Agence de santé publique du Canada, du Research Institute of Nursing Care for People and Community, de l’Université de Hyogo et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.

« Cette mission illustre l’importance cruciale du partenariat et de la collaboration dans les urgences sanitaires », indique Jerry-Jonas Mbasha, point focal du GOARN au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique et responsable des partenariats opérationnels. « Le GOARN est un pilier essentiel du Global Health Emergency Corps, garantissant un personnel d’urgence sanitaire coordonné, à la fois ancré dans les pays et connecté aux niveaux régional et mondial. »

Le GOARN apporte une expertise ciblée pour combler les lacunes critiques sur le terrain. « Grâce à un appui pratique et au renforcement des capacités, nous aidons les pays à gérer eux-mêmes les urgences. Bien que les défis en RDC restent importants, notre mission continue est de travailler ensemble, de contenir l’épidémie et de renforcer durablement le système de santé », ajoute-t-il.

Alors que la RDC poursuit sa riposte contre la mpox, les efforts conjoints des partenaires nationaux et internationaux soulignent l’importance de la collaboration, du renforcement des capacités et du soutien à long terme. « Cette mission nous a non seulement permis de répondre à l’épidémie, mais aussi de renforcer durablement le système de santé local », déclare le Dr Boureima Hama Sambo, Représentant de l’OMS en RDC.

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MONCADA SEVILLA, Nadia Imelda

Donor Communication Officer
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Eugene Kabambi

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