RDC : Comment répondre au défi de la persistance du virus Ebola chez les personnes guéries de cette maladie et ses rechutes

Comment répondre au défi de la persistance du virus Ebola chez les personnes guéries de cette maladie et ses rechutes
OMS/Eugene Kabambi
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RDC : Comment répondre au défi de la persistance du virus Ebola chez les personnes guéries de cette maladie et ses rechutes

Dr Jean-Jacques Mbungani, ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention a ouvert aujourd’hui à Kinshasa les travaux sur la persistance du virus Ebola chez les personnes guéries de cette maladie virale potentiellement meurtrière et les rechutes qui surviennent après, selon des durées variables. Examiner une stratégie de santé publique qui pourrait être mise en œuvre pendant et après les épidémies de la maladie à virus Ebola, en réduisant l’impact des transmissions liées à ladite persistance sera une priorité dans les échanges lors de ces travaux, qui réunissent du 27 au 29 septembre 2022 plusieurs participants internationaux et nationaux, avec l’appui technique de l’OMS.

Face à la persistance et aux rechutes constatées des cas d’Ebola chez les personnes guéries de cette maladie, le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, l’OMS et leurs partenaires lancent ces assises afin d’améliorer les connaissances et de définir une stratégie à long terme, pour soutenir les personnes survivantes. 

« Les rechutes et résurgences d’Ebola demeurent une menace collective et une préoccupation à explorer sur le plan scientifique afin d'adapter les politiques de détection, prévention, préparation, réponse et redressement » pour mieux faire face à ces défis, a déclaré le Dr Mbungani.  

Le premier objectif de ces travaux est de se forger une meilleure compréhension de la persistance du virus Ebola dans le sperme et le système nerveux central des personnes guéries de cette maladie, afin de mettre au point des interventions appropriées permettant d’assurer leur suivi efficace et de prévenir d’éventuelles rechutes. Dans la foulée, il sera aussi essentiel de répondre aux attentes liées aux interventions biomédicales en faveur des personnes guéries pour limiter l’impact des réémergences liées à la persistance du virus Ebola auprès d’elles.

Ces assises représentent tout un ensemble de travaux portés par les différents programmes nationaux et de recherche en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone ayant permis de mieux documenter la persistance du virus Ebola dans le sperme.

« En construisant sur ces données et expériences, la République démocratique du Congo a pu mettre en place, avec l’appui de ses partenaires, et ce dès 2018, un programme pour prendre soin et suivre les personnes guéries dans les différents liquides biologiques, offrant ces services après leur sortie des centres de traitement d’Ebola. Près de 90% des hommes adultes guéris de la maladie à virus Ebola ont accepté de faire tester leur sperme, en plus de recevoir des conseils sur les pratiques sexuelles à moindre risque », a souligné le Dr Amédée Prosper Djiguimdé, Chargé du Bureau de l’OMS en RDC.

Compte tenu de ces données, près de 1 200 personnes guéries du virus Ebola de la RDC (depuis 2018) ont par ailleurs dans leur grande majorité bénéficié de traitements spécifiques et pour un certain nombre également de la vaccination contre Ebola, ce qui en fait une cohorte unique.

L’atelier s’ouvre aussi dans un contexte où la RDC déclare la fin de sa quinzième épidémie de la maladie à virus Ebola, qui a été confirmée depuis le 22 août 2022 dans la zone de santé de Beni (Nord-Kivu). « Certaines résurgences, depuis 2019, ont été documentées, confirmant que le virus Ebola pouvait persister dans le système nerveux central et être à l’origine de la rechute, pouvant dans certains cas, générer des transmissions secondaires », a ajouté le Chargé du Bureau de l’OMS en RDC.

Les échanges scientifiques en cours se réfèrent aussi à la persistance qui a été également documentée en Guinée en 2021, sur la base des durées variables, suggérant une longue période allant jusqu’à sept ans chez une personne guérie, après un épisode aiguë de la maladie à virus Ebola. « On peut avoir une grosse épidémie de la maladie à virus Ebola à partir d’un réservoir d’une personne guérie mais qui connaît une rechute », a noté pour sa part le Prof Muyembe Tamfum, virologiste congolais, et directeur général de l’institut national de recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa.   

Les autorités sanitaires de la RDC, l’OMS et leurs partenaires espèrent que ces données et expériences permettront de réduire l’impact des évènements de résurgence, dans le but d’appuyer les personnes guéries de la maladie à virus Ebola à faire face aux implications de cette persistance sur leur vie et leur santé.

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