24 mars : l’OMS plaide pour plus d’investissement dans la lutte contre la tuberculose

Dr Nassuri Ahamada (OMS) et M. Nadjim-Eddine Youssouf (Conseiller de la Ministre de la Santé)
Ben Charafaine/ OMS Comores
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24 mars : l’OMS plaide pour plus d’investissement dans la lutte contre la tuberculose

Moroni, le 24 mats 2022 - les Comores comme le reste du monde ont célébré la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. Pour l’Organisation mondiale de la Santé, cette date est une occasion pour sensibiliser le grand public, lui rappeler que la tuberculose est l’une des maladies infectieuses les plus mortelles au monde, et présenter les répercussions sanitaires, sociales et économiques dévastatrices de cette maladie. A Moroni, le Ministère de la Santé et le Bureau de l’OMS ont organisé une conférence de presse conjointe à la salle de conférence du Ministère de la Santé.

Le Docteur Nassuri Ahamada, qui est chargé de la lutte contre la tuberculose au bureau pays de l’OMS, a lu le message de la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique au nom de son Représentant Dr Diarra Abdoulaye. Dans le message, Dr Moeti Matshidiso a expliqué que le thème de cette année, « Investir pour mettre fin à la tuberculose. Sauver des vies », souligne le besoin urgent d’investir les ressources nécessaires pour intensifier la lutte antituberculeuse et réaliser les engagements pris par les dirigeants mondiaux de mettre fin à la tuberculose.  

En effet, selon l’OMS, le financement alloué aux services de prévention, de diagnostic et de traitement de la tuberculose reste bien en deçà des besoins estimatifs mondiaux et de la cible mondiale fixée par les Nations Unies. En 2020, les dépenses mondiales consacrées aux services de lutte contre la tuberculose sont tombées à 5,3 milliards de dollars US, alors que le financement de la recherche se chiffrait à 901 millions de dollars US. Si l’ambition des plans stratégiques nationaux s’est accrue, tout comme les budgets y afférents, l’on peut constater que la mobilisation des fonds n’a pas suivi le même rythme. « En Afrique, les gouvernements ne consacrent que 22 % des ressources nécessaires à la prestation de services suffisants de lutte contre la tuberculose, et 44 % de ces ressources ne sont pas financées, ce qui entrave sérieusement les efforts visant à réduire la charge épidémiologique due à cette maladie », précise Dr Moeti.

Au cours des échanges avec les professionnels des médias présents, Dr Nassuri Ahamada a expliqué que 36 % des décès par tuberculose surviennent en Afrique. « Le fait de ne pas investir dans la lutte contre cette maladie devrait être lourd de conséquences pour les pays africains. L’augmentation des investissements peut changer la donne et atténuer la souffrance et la mort évitables de millions de nos congénères », exhorte l’OMS. A la fin de son message, Dr Moeti fait appel aux donateurs, au secteur privé, à la société civile et au monde universitaire pour qu’ils accordent une attention accrue à la nécessité d’augmenter de toute urgence les investissements dans la lutte contre la tuberculose et dans la recherche sur cette maladie, afin d’accélérer les avancées technologiques et l’adoption d’innovations pour mettre fin à la tuberculose d’ici à 2030.

"Les Comores ne sont pas à l’abri d’une situation difficile de la coïnfection TB/VIH"

Pour sa part, la Ministre de la Santé, représentée par son Conseiller technique, a montré les efforts du gouvernement comorien dans la lutte contre la tuberculose. Il a d’abord rappelé que le dépistage, le traitement et le suivi des malades sont gratuits et entièrement pris en charge par l’Etat. Ensuite il a rassuré que le Ministère et le programme national de lutte contre la tuberculose s’accordent à intensifier et renforcer les activités de sensibilisation et de plaidoyer pour amener une part de la population à adopter des comportements permettant d’éviter la maladie.

Monsieur Nadjim-Eddine Youssouf a expliqué qu’au niveau de l’archipel des Comores, les résultats de chaque année sont encourageants. « Ils sont le fruit de l’application du programme national de la lutte contre la tuberculose de la stratégie Dots », a précisé le Conseillé de la Ministre de la Santé. Cette stratégie Dots vise un traitement directement observé par un agent de santé et est vivement recommandée par l’OMS. « Le rapport de 2021 parle d’un taux de notification atteignant 65%, or par rapport à l’objectif mondial préconisé par l’OMS en matière de dépistage de la maladie, le PNLT doit redoubler d’effort pour que le nôtre soit dans les normes (…) Les Comores ne sont pas à l’abri d’une situation difficile de la coïnfection TB/VIH… L’année dernière trois cas de coïnfections TBVIH sont notifiés et une prise en charge adéquate a été instaurée », a précisé Nadjim-Eddine Youssouf, tout en invitant les services à prendre les dispositions nécessaires afin de poser un diagnostic précoce chez les séropositifs.

La presse conviée au Ministère de la Santé pour la Journée du 24 mars 2022
Ben Charafaine/ OMS Comores
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Dr Nassuri Ahamada (OMS) et M. Nadjim-Eddine Youssouf (Conseiller de la Ministre de la Santé)
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