Améliorer la prise en charge des patients tuberculeux avec des traitements adaptés

Améliorer la prise en charge des patients tuberculeux avec des traitements adaptés

« Je dors seul, je mange seul, je ne bois que sur mon propre verre et je fréquente de moins en moins mes amis », c’est le quotidien de Haroun* qui souffre de la Tuberculose. « Au-delà de ces mesures le médecin m’a conseillé d’éviter l’alcool et le Tabac » témoigne-t-il.

Haroun s’est fait diagnostiquer de la Tuberculose par suite de douleurs thoraciques et d’une faiblesse du corps. Il est pris en charge à l’hôpital général du centre-ville N’Djamena qui reçois une bonne partie des patients tuberculeux soit des enregistrements pouvant aller jusqu’à 600 patients sur un trimestre.

La tuberculose est due à une bactérie (Mycobacterium tuberculosis) qui touche le plus souvent les poumons. Elle peut ainsi se transmettre d’une personne à une autre par la toux, l’éternuement ou le crachat contenant de gouttelettes infectieuses porteuses de bacilles tuberculeux.

« Le dépistage et le traitement de la tuberculose sont gratuits au Tchad grâce aux efforts conjugués du Gouvernement et ses partenaires techniques et financiers » a rappelé le Secrétaire Général Adjoint du Ministère de la Santé lors de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose au Tchad, le 24 Mars dernier à l’hôpital général de référence nationale sous le thème « Oui, nous pouvons mettre fin à la Tuberculose ».

A cette même occasion le message de la Directrice Régionale de l’OMS pour l’Afrique a été partagé au grand public rappelant « la nécessite de garantir un accès équitable à la prévention et aux soins contre la tuberculose, conformément à notre volonté d’instaurer la couverture sanitaire universelle et d’atteindre les objectifs de développement durable ».

Haroun poursuit son traitement depuis six mois maintenant en prenant 3 ou 4 comprimés par jours, une posologie proportionnelle à son poids. Ce dernier affirme avoir retrouvé ses forces grâce à ce traitement.

Toutefois, si la prise en charge semble réussie pour Haroun après 6 mois telle n’est pas la situation pour certains patients qui connaissent des échecs thérapeutiques par suite d’une mauvaise adhérence au traitement, d’une posologie ou d’une qualité inadéquate de médicaments antituberculeux.

Dans plusieurs pays d’Afrique, la résistance aux antimicrobiens est devenue un grand défi dans la prise en charge des maladies infectieuses. La Tuberculose n’en n’a pas fait exception.

L’OMS estime l’incidence de la Tuberculose pharmaco-résistante au Tchad à 2.5% parmi les nouveaux cas et 14% parmi les cas antérieurement traités. (Source : rapport du bureau mondial de l’OMS 2021 : www.who.int/tb/data).

Ainsi, pour une meilleure analyse détaillée sur cette situation, le Ministère de la Santé publique et de la prévention bénéficie, depuis l’année passée (2022), d’un appui technique du Bureau OMS Tchad dans la réalisation de la première enquête nationale de la prévalence des résistances aux antituberculeux à travers le financement du Fonds mondial.   

Cette enquête consiste principalement à collecter des données socio-démographiques, cliniques ainsi que les échantillons de crachats pour la confirmation bactériologique de la tuberculose et les tests de sensibilité génotypiques et/ou phénotypiques pour déterminer le profil complet de résistances aux antituberculeux. Les données qui seront ainsi étudiées permettront de savoir à quel molécule la majorité des populations développent des résistances.

Selon Dr Claude Rutanga, consultant de l’OMS sur le programme tuberculose, « il est attendu que les résultats de cette enquête contribuent à amélioration de la prise en charge des patients sur la Tuberculose pharmaco-résistante. Au-delà, cette enquête permettra de réhausser le niveau du plateau technique du Laboratoire National de Référence du Tchad et du programme tuberculose en général. Dans cette perspective le programme pourrait passer avec le temps à un système de surveillance active de la pharmaco-résistance aux anti tuberculeux, tel que recommandé sur le guide de l’OMS pour la surveillance de la pharmaco résistance aux médicaments antituberculeux (6ème édition) ».

*Haroun : ceci est un prénom anonyme.

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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Ndéye Coumba DIADHIOU

Chargée de Communication
OMS Tchad
Email : diadhioun [at] who.int