Un an après l’introduction du vaccin contre le paludisme: Moins de cas de consultations liées à la maladie au Bénin

Un an après l’introduction du vaccin contre le paludisme: Moins de cas de consultations liées à la maladie au Bénin

Il y a un an, le Bénin lançait l’introduction progressive du tout premier vaccin contre le paludisme dans son programme de vaccination de routine. Douze mois plus tard, près de 100.000 enfants ont reçus au moins une dose du vaccin dans les 16 zones sanitaires ciblées. A ce jour, soignants et familles témoignent déjà d’un changement tangible. Moins d’hospitalisations, moins d’épisodes graves, et une confiance grandissante des communautés.

 

À Allada, dans le département de l’Atlantique, le petit Darell âgé de 19 mois, joue dans la cour de sa maison. Il y a 12 mois, Darell faisait partie des premiers enfants vaccinés, le 25 avril 2025 lors de l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV).  Depuis lors, ses parents sont soulagés car leur quotidien a changé. 

« Avant que mon enfant ne reçoive le vaccin contre le paludisme, nous nous rendions à l’hôpital au moins deux fois par mois en raison de cette maladie. Depuis qu’il a été vacciné, ces visites ont pratiquement cessé. » 

En effet, le paludisme représente l’un des défis sanitaires majeurs au Bénin. Il demeure la première cause de morbidité et de mortalité, particulièrement chez les enfants et les femmes enceintes. En 2023, selon le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), les nouveaux cas concernaient 17% des adultes et 39% des enfants de moins de cinq ans, avec un taux de mortalité estimé à environ 106 décès pour 100 000 enfants. Cette situation génère d’importants coûts socio-économiques pour les ménages et pèse lourdement sur le système de santé, entraînant une perte de productivité et un fardeau financier significatif. 

« Depuis que mon fils avait 4 mois, il faisait des crises répétées de paludisme et nous étions souvent à l’hôpital et cela impactait mes activités génératrices de revenus et par conséquence les finances du ménage. Mais aujourd’hui c’est un souci en moins. Mon fils est en bonne santé » confirme Koudjo, le père de Darell. 

 

Face à cette situation, la vaccination s’est imposée comme une stratégie complémentaire aux mesures de prévention existantes. Avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de l’UNICEF et de GAVI, le Gouvernement du Bénin a déployé plus de 215 900 premières doses du vaccin RTS,S contre le paludisme. 

Le 25 avril 2024, le Bénin a introduit le vaccin antipaludique dans son Programme Elargi de Vaccination (PEV) dans le but de réduire la mortalité infantile et de protéger les femmes enceintes. Cette phase pilote mis en œuvre dans 16 sur les 34 zones sanitaires au niveau national, a ciblé environ 104 841 enfants âgés de 6 à 18 mois. 

Une année plus tard, une période encore courte d’un point de vue épidémiologique les professionnels de santé ont remarqué une diminution de la fréquentation pour les cas graves de paludisme chez les enfants vaccinés. 

« Ce n’est pas encore spectaculaire, mais c’est significatif. Ces douze derniers mois, nous avons constaté une réduction d’au moins 6% des cas de consultations des enfants de moins de 2 ans dans notre santé de santé comparé à l’année 2023. Actuellement nous sommes en pleine saison pluvieuse mais nous ne sommes pas débordés par les cas de crises de paludismes parmi cette tranche d’âge », explique le Dr Davy YAMONMI, Medecin chef de la Commune d’Allada, une des 3 premières zones sanitaires à avoir introduit le vaccin contre le paludisme. 

« Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, depuis que ce vaccin a été introduit, nous avons constaté une régression des cas graves. Les crises de paludisme avec convulsions ou anémie sévère, ont baissé d’environ 15 % par rapport à la même période l’année dernière » a déclaré Dr Abdel Aziz MOUFOUTAOU, Directeur de l’Hôpital de Zone de Banikoara. 

Si les autorités insistent sur le fait qu’il est encore trop tôt pour attribuer cette baisse uniquement au vaccin, le ressenti est fort chez les parents.

Dans les 16 zones concernées, l’espoir grandit. Le paludisme n’est plus une fatalité. Et pour beaucoup de parents, ce vaccin n’est pas seulement une dose injectée, c’est une promesse d’enfance préservée.

Nous habitons dans une zone de grande végétation dans le village de Ayou dans la commune d’Allada, c’est un environnement propice à la prolifération des moustiques. Mais depuis 6 mois mes 2 fils n’ont fait aucune crise. A ce jour ils ont reçu 3 doses sur les 4 requis. Mais attendant qu’ils aillent au centre de santé pour la dernière dose, nous sommes déjà contents » déclare Georges HOUESSOU, père d’enfants cibles. Depuis son introduction, l’adhésion au vaccin par la population a été optimale et les populations sont rassurées car aucun effet indésirable grave n’a été enregistré, suite à la vaccination des enfants contre le paludisme Dr Mohamed OURO YARI, Medecin Coordonnateur de la zone sanitaire de Banikoara en témoigne : « En 1 an, 24000 doses ont été déjà administrés et nous n’avons enregistré aucun cas grave de manifestations post-vaccinale indésirable ».

Selon les chiffres communiqués par l’Agence Nationale des Soins de Santé Primaires (ANSSP), « 1 an après l’introduction du vaccin contre le paludisme, le bilan est satisfaisant. Dans les 16 zones sanitaires pilotes, nous avons atteint un taux de couverture de 80% pour les doses initiales c’est-à-dire les premières doses à 6 mois et les deuxièmes doses à 7 mois. » a déclaré Dr Landry KAUCKLEY, Directeur de la Vaccination et de la Logistique (DVL/ANSSP). Ces taux devraient encore progresser grâce aux séances de rattrapage en cours dans le cadre de la stratégie de santé communautaire en place dans le pays. 

Dr Kouamé Jean KONAN, Représentant du bureau pays de l’OMS, souligne que le vaccin contre le paludisme ne remplace pas les autres stratégies, mais les complète. « L’usage des moustiquaires, le traitement préventif chez la femme enceinte et le diagnostic précoce restent essentiels. Mais ce vaccin ajoute une protection directe et durable aux enfants. » explique Dr Kouamé Jean KONAN.

« Ces différentes interventions intégrées ont permis au Bénin de réduire de moitié l’incidence du paludisme. Aujourd’hui L'incidence du paludisme est estimée à 13,5% contre 21,2% en 2022 dans la population générale » explique Dr Codjo DANDONOUGBO, Coordonnateur du Programme National de lutte contre le Paludisme (PNLP).

Suite à ces résultats encourageants, le pays envisage déjà une extension à 18 zones sanitaire supplémentaires soit l’ensemble des 34 zones sanitaires d’ici fin 2025.

 

 

 

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
KONAN, Dr Kouamé Jean

Représentant Résident p.i de l'OMS au Bénin

 

AKOMATSRI Ayaovi Djifa

Chargée de Communication
OMS Bénin
Email: akomatsria [at] who.int (akomatsria[at]who[dot]int)