Santé maternelle et néonatale : les gynécologues du Bénin unis face aux défis contemporains
Du 23 au 25 octobre 2025, le Palais des congrès de Cotonou a accueilli la 5ᵉ édition des Journées scientifiques du Collège national des gynécologues et obstétriciens du Bénin (CNGOB). Trois jours de réflexions, d’ateliers cliniques, de communications scientifiques et de plaidoyer consacrés à un enjeu majeur : l’avenir de la santé maternelle et néonatale au Bénin et en Afrique.
À l’ouverture, le ministre de la Santé, le Prof. Benjamin Hounkpatin, a rappelé la nécessité de renforcer l’environnement médical dans lequel évoluent les professionnels en charge des femmes enceintes. Pour lui, les conditions doivent être « les plus optimales » afin de garantir des soins conformes aux standards internationaux.
Le Représentant Résident de l’Organisation mondiale de la Santé, Dr Kouamé Jean Konan, a, lui aussi, insisté sur l’urgence d’une action collective plus ambitieuse. « La plupart des décès maternels peuvent être évités grâce à une prise en charge rapide par un professionnel qualifié dans un environnement favorable », a-t-il rappelé, soulignant le poids disproportionné supporté par le continent africain, où 70 % des décès maternels et 55 % des décès d’enfants de moins de cinq ans ont été enregistrés en 2023
Dans son intervention, il a dessiné un tableau clair des défis contemporains : avortements à risque, accès insuffisant à la planification familiale, persistance de pratiques néfastes, infertilité, infections génitales, cancers gynécologiques, insuffisances de personnel qualifié et manque d’infrastructures adaptées. Selon lui, au fur et à mesure que 2030 approche, la priorité est de « maintenir les progrès accomplis tout en comblant les écarts persistants », en s’appuyant sur les normes de qualité de soins et une approche de santé primaire centrée sur la personne.
Durant les travaux, les participants ont échangé sur les innovations cliniques, l’amélioration des soins obstétricaux d’urgence, l’intégration des nouvelles technologies, la formation continue et l’accès aux services dans les zones rurales. Plusieurs communications scientifiques ont mis en lumière des pratiques prometteuses pouvant être adaptées aux réalités locales.
Le CNGOB s’est engagé à renforcer la collaboration avec les autres organisations professionnelles, notamment l’Association des sage-femmes du Bénin et la Société béninoise de pédiatrie, afin de construire une réponse plus cohérente et plus efficace aux problématiques de santé reproductive. Les partenaires techniques et financiers présents ont réaffirmé leur soutien à la mise en œuvre des interventions prioritaires.
Cette 5ᵉ édition a confirmé la détermination des gynécologues et obstétriciens béninois à relever les défis qui freinent encore la réduction durable de la mortalité maternelle et néonatale. Reste désormais à convertir les recommandations scientifiques et les décisions prises à Cotonou en actions concrètes sur le terrain, au bénéfice des femmes, des nouveau-nés et des familles à travers le pays.