Vers une feuille de route pour la mise en œuvre de l’approche « Une seule santé » en Afrique de l’Ouest

Vers une feuille de route pour la mise en œuvre de l’approche « Une seule santé » en Afrique de l’Ouest

8 novembre 2016 - « Les récentes épidémies en Afrique de l’Ouest (maladies à virus Ebola, fièvre de la vallée du Rift, grippe aviaire, etc), avec leur corolaire de victimes humaines et animales et leurs répercussions sociales et économiques, ont fini de convaincre les plus sceptiques de la nécessité de la collaboration multisectorielle ». C’est ce qu’a souligné le Pr Awa Marie Coll SECK, Ministre de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal, en ouvrant, le 8 novembre 2016 à Dakar, la réunion technique sur l’approche « Une seule Santé » pour faire face aux zoonoses et autres menaces de santé publique.

« Le partenariat  entre la santé humaine, la santé animale et le secteur de l’environnement est nécessaire pour apporter des réponses synergiques et plus efficaces aux menaces d’épidémies liées aux zoonoses qu’elles soient naturelles, accidentelles ou délibérées. Face à ces menaces actuelles des maladies émergentes et ré-émergentes et à la résistance aux antimicrobiens, l’approche « Une seule Santé » trouve toute sa justification »,  a soutenu le Pr Awa Marie Coll SECK. Elle a exhorté les experts à proposer des actions et mesures efficaces, synergiques à travers  une feuille de route régionale qui sera entérinée au niveau de la réunion ministérielle, le 11 novembre 2016.
 
La cérémonie d’ouverture de la réunion technique sur l’approche « Une seule Santé » a eu lieu en présence du Directeur général de l’OOAS, des Représentants des organismes et institutions  qui apportent leur soutien technique et financier à l’organisation de la rencontre (OMS, FAO, OIE, USAID), du Directeur régional du Programme des Urgences dans la région africaine de l’OMS, Dr Ibrahim Socé FALL, d’experts gouvernementaux, d’agences du système des NationsUnies, d’institutions de recherche, d’universités et de membres de la société civile. Près de 300 participants sont présents.

Au nom du Président de la Commission de la CEDEAO, le Directeur général de l’OOAS, Dr Xavier CRESPIN, a salué la présence massive des délégués des pays de la sous-région africaine, « ce qui témoigne de la place et du rôle fondamental de l’approche « Une seule Santé » dans la surveillance et le contrôle des épidémies dans nos pays », a-t-il déclaré.

Le Dr CRESPIN  a ensuite décrit la situation sanitaire  dans l’espace CEDEAO, caractérisée par « le fardeau des maladies transmissibles et non transmissibles, l’émergence et/ou la réémergence de certaines  maladies dans un contexte de faiblesse de nos systèmes de santé. D’où l’impérieuse nécessité, selon lui, d’un dialogue franc  entre les acteurs de la santé humaine animale et environnementale ». Cette situation préoccupante justifie l’attention constante des Chefs d’Etat et de de Gouvernements de la CEDEAO pour la mise en œuvre d’interventions  à l’échelle régionale, visant à assurer une meilleure santé à la population vecteur du développement économique et de l’intégration régionale », a déclaré le Directeur général de l’OOAS.

En sa qualité de Chef de file des partenaires et financiers du secteur santé,  le Représentant de l’OMS au Sénégal, Dr Deo NSHIMIRIMANA a, tout d’abord, indiqué que le concept « Une seule santé » est une approche intégrée de la santé qui consiste à tirer profit des forces et des dispositions en matière de santé humaine, animale et de préservation des écosystèmes pour minimiser et mieux gérer les risques de maladies émergentes et mieux protéger la santé publique contre la propagation d’agents pathogènes dangereux”. 
 
Parlant du contexte socio-économique dans la région africaine, le Dr Deo NSHIMIRIMANA, a déclaré que la plupart des pays connaissent actuellement des évolutions sociales et environnementales rapides, notamment la mondialisation, une plus grande mobilité et une urbanisation rapide. Le risque de transmission transfrontalière de maladies émergentes et ré émergentes est dès lors plus élevé que jamais. Un autre risque pour la sécurité sanitaire est la résistance aux antimicrobiens qui menace d’entraver la prévention et le traitement efficaces d’un nombre sans cesse croissant d’infections causées par des bactéries, des parasites, des virus et des champignons.
 
Aussi, le Représentant de l’OMS a-t-il insisté sur “la nécessité pour les pays de se doter des capacités requises, dans le cadre du RSI (2005), pour mieux surveiller, détecter, évaluer, notifier, déclarer des événements  et organiser la  riposte. 
 
S’exprimant au nom du Dr José Graziano da Silva, Directeur Général de la FAO, Monsieur Patrick David, Représentant de cette institution des Nations Unies au Sénégal, est également revenu sur le contexte de la tenue de la réunion sur l’approche « Une seule Santé ».
 
Selon lui, la rencontre se déroule dans un environnement d’urgence sanitaire caractérisée par l’épidémie en cours de la fièvre de la vallée du Rift au Niger, qui a causé d’importantes mortalités humaines et animales. La maladie représente également une menace réelle pour d’autres pays. Le Représentant de la FAO s’est dit convaincu que « la lutte contre les maladies animales, dont les maladies émergentes zoonotiques, exigent de combattre celles-ci dès leurs sources animales.

Pour ce faire, l’approche holistique et multidisciplinaire que promeut l’approche “Une Seule Santé’’ est plus que jamais nécessaire. Cette approche met au premier plan la protection de la santé publique et animale, la résilience agro-écologique, la protection de la biodiversité, l’utilisation efficiente des ressources naturelles et la sécurité sanitaire des chaînes d’approvisionnement alimentaire”.

Pour le Représentant régional pour l’Afride l’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE), Dr Karim TOUNKARA, la tenue de la réunion technique sur l’approche « Une seule santé » pour la lutte contre les zoonoses et les menaces de santé publique connexes est extrêmement importante et d’actualité dans le monde d’aujourd’hui caractérisé par un mouvement sans précédent des personnes et des biens et avec elles un mouvement rapide des germes pathogènes qui, transportés plus rapidement occasionnent l’émergence et la réémergence de nombreuses maladies zoonotiques. 
 
« Face à ces menaces, une nouvelle approche intégrant la médecine humaine, la médecine vétérinaire, la santé publique et l’information environnementale s’impose : l’approche « Une Seule Santé » qui souligne l’interdépendance entre le bien-être de l’homme et celui de l’animal, qui reposent fortement sur leur écosystème », a indiqué le Représentant régional pour l’Afrique de l’OIE. 
 
La réunion technique sur l’approche « Une seule Santé » qui s’achève le 10 novembre 2016. Elle précède la réunion ministérielle du 11 novembre à laquelle  participeront  une quarantaine de Ministres chargés de la Santé, de l’Elevage, de l’Agriculture  et de l’Environnement de la CEDEAO, les Directeurs régionaux de l’OMS, de la FAO de l’OIE et de l’USAID.

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