En appui au Gouvernement, l'OMS offre les médicaments essentiels pour les soins de santé de base en réponse aux besoins humanitaires grandissants des déplacés internes du Tanganyika et du Grand Kasaï

En appui au Gouvernement, l'OMS offre les médicaments essentiels pour les soins de santé de base en réponse aux besoins humanitaires grandissants des déplacés internes du Tanganyika et du Grand Kasaï

Cet appui en médicaments essentiels renforce les soins de santé de base en réponse aux besoins humanitaires grandissants des déplacés internes du Tanganyika et du Grand Kasaï.

 

KALEMIE, 26 SEPTEMBRE - En dépit des conditions sécuritaires volatiles dans la plupart des zones de santé de la Province du Tanganyika (Sud-est de la République Démocratique du Congo) où le conflit opposant les populations Bantu à celles autochtones (Twa) a fait des dizaines de milliers de déplacés internes, l'OMS et ses partenaires (ADRA, AIDES et IRC) continuent d’accompagner les autorités en apportant de l'aide d'urgence aux ménages affectés dans les sept zones de santé du Tanganyika ciblées par le projet, en leur fournissant des soins de santé de base gratuits. "Cette aide humanitaire est très vitale pour nos populations déplacées, malgré les multiples entraves dans certaines aires de santé dues aux affrontements intercommunautaires incessants," reconnaît M. Edouard Kato, responsable du comité de santé de Kifungo, à plus ou moins 7 km de Kalemie, chef-lieu de la Province du Tanganyika. 


Dans le site de déplacés internes de Katanyika, densément peuplé, il n'y a pas de tentes. Ce sont plutôt des huttes de paille perdues dans cette brousse montagneuse à la périphérie de Kalemie, où s'abritent des dizaines de milliers de déplacés - dont le nombre total varierait entre 8.000 et 10.000 ménages - et qui ont besoin de nourriture, d'eau potable et des médicaments essentiels pour se soigner. Les conditions sanitaires dans ce camp se dégradent, en raison de "certaines maladies qui commencent à apparaître: diarrhées, dysenterie, paludisme, infections respiratoires aiguës (IRA) chez les enfants, la malnutrition ainsi que le stress post-traumatique depuis notre fuite après les violents affrontements entre Bantu et Twa", détaille Floribert Kakudji Ngoy, un des responsables du comité du camp de Katanyika qui dit "craindre l'aggravation de la situation avec la saison des pluies qui vient de commencer depuis le début du mois de septembre". En août dernier, poursuit-il, "un violent incendie avait ravagé les trois-quarts de notre site, rendant encore un peu plus précaire la situation d'une dizaine de milliers de personnes déplacées."



Dans le Tanganyika, l'OMS et ses partenaires ont ciblé plus de 100.000 personnes vulnérables - déplacées internes et communautés d'accueil - dans les sept zones de santé affectées par l'insécurité et la crise humanitaire. L'objectif est surtout de "diminuer la surmortalité et la surmorbidité des personnes affectées par la crise, et de manière spécifique, réduire l'impact des épidémies à travers la prise en charge des personnes à risque et affectées," résume le Dr Valentin Mukinda, en charge des opérations d'urgence à l'OMS RDC, à l'occasion d'une tournée dans les provinces ciblées par ledit projet en vue d'accélérer sa mise en œuvre et en évaluer les gaps ou les besoins additionnels. Dans le même temps, la Division provinciale de la santé (DPS) du Tanganyika a, dans un récent rapport de situation (début septembre), indiqué qu'une dizaine d'aires de santé étaient "non fonctionnelles à la suite du conflit" interethnique susmentionné. 


Au cours des trois dernières semaines épidémiologiques (semaines 33, 34 et 35), quatre zones de santé de la province: Kalemie, Kongolo, Manono et Nyemba (sur un total de onze) ont rapporté un total de 89 cas suspects de choléra avec 2 décès. La DPS a signalé que 19 déplacés étaient parmi les personnes touchées.  


Les trois partenaires opérationnels de l'OMS qui s'occupent de la mise en œuvre du projet se répartissent les sept zones de santé ciblées, à savoir: Ankoro et Manono pour l'Organisation non-gouvernementale AIDES (Actions et Interventions pour le Développement et l'Encadrement Social), Kansimba et Moba pour ADRA (Agence Adventiste du Développement et de l'Aide Humanitaire), Kiambi, Kalemie et Nyemba pour IRC (International Rescue Committee). 


Selon l’OMS, l’enveloppe mobilisée auprès du CERF pour cette opération nécessitera une augmentation substantielle dans les mois à venir en vue de tenter de répondre aux besoins toujours énormes des déplacés de plusieurs villages des Territoires de Kalemie, Nyunzu, Manono, Kabalo et Kongolo qui ont fui leurs milieux d'origine depuis le début du mois de novembre 2016. Près de 165,000 personnes nouvellement déplacées (autochtones et déplacées) en provenance du nord (axe Nyemba) et du sud (axe Moba) ont afflué vers Kalemie, le chef-lieu provincial qui offre les conditions sécuritaires assez acceptables.


CERF/Réponse Rapide permet à l’OMS d’augmenter ses livraisons de médicaments et de fournitures médicales d'importance vitale dans les zones touchées par cette urgence humanitaire. "La situation était critique dans nos zones d'intervention et les besoins urgents toujours énormes. Mais avec cet appui de l'OMS, on peut atteindre les bénéficiaires qui sont dans les aires de santé éloignées et garantir le fonctionnement des services de santé," estime pour sa part le Dr Jacques Muyumba, chargé du projet d'urgence CERF au sein de l'ONG AIDES à Ankoro, à plus de 260 kilomètres au Sud-ouest de Kalemie. Il se félicite qu'un premier lot de médicaments et les fournitures médicales offerts par l'OMS soient arrivés sur zone (à partir de Manono) grâce aux services aériens humanitaires des Nations Unies (UNHAS), ajoutant que lui-même et son équipe allaient les récupérer par voie de route jusqu'à Ankoro. Il affirme aussi que si c'était par voie routière, cela allait prendre parfois plusieurs jours pour acheminer ces fournitures médicales à destination en raison du mauvais état de la route - axe Kalemie-Ankoro. 


Le projet, certes, a démarré avec un peu de retard, mais l'OMS a annoncé qu'une extension de la mise en œuvre sans coût additionnel avait été obtenue auprès du même bailleur jusque fin octobre 2017 afin de soulager les besoins en santé des déplacés et des familles d'accueil. Les mouvements de population dans cette province ont favorisé la propagation des maladies contagieuses telles que la rougeole, avec un cumul de 2,415 cas suspects et le choléra avec plus de 3,000 cas suspects notifiés depuis le début de l'année 2017 - selon la DPS. "Avec ce conflit qui continue, les besoins médicaux ne font qu'augmenter considérablement, ajoutant une pression énorme sur les structures et le personnel de santé dans les communautés d'accueil," explique le Dr Liévin Bangali, chargé du projet à l'IRC dans les trois zones de santé retenues dans les interventions de cette ONG. 

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Dans le Kasaï Oriental, le Kasaï Central et le Kasaï, l'OMS fournit les médicaments dans les huit zones de santé touchées par le conflit 'Kamuina Nsapu' pour améliorer la qualité des soins.

KANANGA / MBUJI-MAYI, 26 SEPTEMBRE. Dans ces provinces du centre de la RDC, les déplacements massifs de la population occasionnés par le conflit Kamuina Nsapu, du nom d'un chef coutumier tué en août 2016 ont, à gros traits, accentué la détérioration de la situation humanitaire dans une dizaine de zones de santé confrontées à la rareté des médicaments que tentent de pallier l'OMS et ses partenaires ONG de mise en œuvre dans le cadre du projet d'urgence (CERF). 


Pour les provinces kasaïennes, ce sont 112.000 personnes qui en sont les bénéficiaires. "Cette intervention sanitaire est une réponse vitale qui cible les groupes les plus vulnérables, quand on connaît bien la situation des pénuries fréquentes en médicaments dans les zones ciblées. Leur garantir une aide substantielle en produits pharmaceutiques de qualité et les fournitures médicales essentielles constitue à la fois un énorme défi et une priorité humanitaire pour améliorer la qualité des soins," souligne le Dr Allarangar Yokouidé, Représentant de l'OMS en RDC 
 

Dans la même enveloppe du Fonds central d'urgence mobilisée par l'OMS au même titre que la Province du Tanganyika, au moins huit zones de santé de l'espace du Grand Kasaï en sont les bénéficiaires, dont trois susmentionnées du Kasaï Oriental, trois autres du Kasaï Central (Dibaya, Katende et Tshikula) et deux du Kasaï (Tshikapa et Kanzala). Les experts de l'OMS du programme des urgences (WHE) ont visité certaines d'entre elles au début du mois de septembre dernier pour un suivi efficace de la mise en œuvre des activités.  

A Miabi, l'une de trois zones de santé sélectionnées - avec Kabeya-Kamuanga et Tshilundu - et située à plus de 45 km à l'ouest de Mbuji-Mayi (chef-lieu provincial du Kasaï Oriental), "des aires de santé telles que Boya I, Dibungi, Katende, Miketa et Tshinyama commencent à peine à se remettre. Les structures sanitaires y avaient été pillées et détruites entre mars et mai 2017 lors des affrontements entre les forces de sécurité et les miliciens," explique le Dr Emmanuel Kangudya, Médecin chef de zone de Miabi. Il ajoute que "les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire empêchent encore le retour des déplacés chez eux car ils ont raté deux saisons sans cultiver leurs champs, après avoir laissé presque tout derrière eux." Cette situation est, selon ce médecin, à l'origine de la malnutrition aiguë constatée chez les enfants de moins de 5 ans dans ces zones : "les familles n'arrivent pas à assurer à leurs enfants une alimentation suffisamment équilibrée," ajoute-t-il. 


Conséquences de la situation imprévisible et volatile dans les zones touchées par le conflit, les déplacements internes ont contraint "beaucoup de ménages à trouver refuge dans la brousse pendant plusieurs mois, et à ne manger que des tubercules et autres racines disponibles," poursuit le Dr Kangudya qui plaide pour une "extension du projet ainsi que de l'aide supplémentaire de l'OMS en faveur des déplacés qui manquent de tout et sont exposés au paludisme et à la malnutrition aiguë, nécessitant une intervention médicale". 


Pour lui, "le conflit, au départ parti du Kasaï Central, a débordé et a accru les besoins des déplacés internes et des familles d'accueil, tandis que l'offre des soins de santé de base a été dans le même temps fortement fragilisée". C'est donc dans ce contexte que "nous avons accueilli avec soulagement l'aide de l'OMS qui a renforcé les capacités de nos établissements médicaux à soigner gratuitement les personnes vulnérables victimes de ce conflit," fait observer le Dr Kangudya. 


Dans la province du Kasaï Central, "l'appui apporté par l'OMS et ses partenaires en médicaments essentiels nous a permis d'assurer la continuité dans la fourniture des services dans les centres de santé qui prennent gratuitement en charge les déplacés. Même les familles qui les accueillent ont été prises en compte", estime pour sa part le Dr Eugénie Misenga, Chef de la Division provinciale de la santé du Kasaï Central. Selon elle, "au moins 118 structures sanitaires ont été pillées lors de la crise qui a touché les 26 zones de santé," de sa province.  "Pour le moment, le conflit est presque terminé. On peut accéder maintenant à toutes les zones de santé," ajoute-t-elle. Une situation qui a permis à l'un des partenaires de l'OMS, en l'occurrence ADRA, d'accélérer avec la distribution des médicaments. 
  


"Les activités de prise en charge médicale gratuite en stratégie fixe et avancée se déroulent correctement. Les personnes déplacées ainsi que la population hôte ont gratuitement un accès aux soins de santé de qualité dans les centres de santé et dans les hôpitaux généraux de référence sélectionnés," indique un rapport de situation  de l'ONG ADRA daté du 14 au 30 août 2017, précisant qu'un total de 70 structures sanitaires - 12 au Kasaï, 28 au Kasaï Central,18 au Kasaï Oriental et 12 au Tanganyika - et les cinq sites de soins communautaires ont été dotés en médicaments essentiels pour assurer cette prise en charge. 


Dans l'espace du Grand Kasaï, au-delà de l'urgence des six derniers mois, "la priorité s'inscrit désormais dans le moyen terme: réhabiliter les structures sanitaires détruites. Et appuyer le personnel de santé local et les leaders communautaires à prendre en charge les personnes souffrant de troubles psychologiques et psychiatriques nés du conflit Kamuina Nsapu," plaide le Dr Misenga. Elle espère que l'OMS et les partenaires du groupe de responsabilité sectorielle Santé se mobiliseront encore davantage pour aider les zones de santé les plus touchées par la crise humanitaire à bénéficier d'autres kits sanitaires standards, y compris des kits de traumatologie et de chirurgie pour soulager les déplacés et les retournés. 
 

Version Web : http://newsletters.cod.afro.who.int/drcnewsletter/1dzblz8dk6h

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