Le Sénégal dans la dynamique d’élimination du paludisme

Le Sénégal dans la dynamique d’élimination du paludisme

Louga - « Nous avons maintenant pris l’habitude de dormir sous les moustiquaires moi et ma famille, même lorsque nous prenons de l’air sur les vérandas, nous accrochons nos moustiquaires et ces dernières années mes enfants et moi allons de moins en moins voir le médecin pour des fièvres et autres maux », nous confia Asta War, une maman venue récupérer trois Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA) auprès des relais communautaires pour elle et sa famille.

Comme dans la plupart des pays d’Afrique, le paludisme est un réel problème de santé au Sénégal. C’est une maladie infectieuse, potentiellement mortelle, due à plusieurs espèces de parasites appartenant au Plasmodium. 

Selon le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), le Sénégal a connu une baisse considérable du nombre de cas de paludisme entre 2016 et 2019 avec des cas confirmés de paludisme qui sont passé de 492 253 à 354 708, même si une légère hausse du nombre de cas a été enregistrée en 2020 dans les zones péri-urbaines.

Appuyé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires le PNLP a déployé d’énormes efforts pour lutter contre ce fléau. Il s’agit entre autres du diagnostic précoce à l’aide d’un test rapide chez les patients fiévreux, de la chimio prévention contre le paludisme saisonnier et du traitement préventif intermittent par la prise d’au moins 3 doses d’antipaludique chez les femmes enceintes.

Dans le cadre de la lutte antivectorielle, l’OMS recommande aux pays d’organiser des campagnes de distribution massive et gratuite de Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA) tous les trois ans afin de mieux protéger les populations contre le paludisme. La campagne 2022 au Sénégal a permis de distribuer près 7 millions de moustiquaires aux ménages pour leur protection contre les piqûres de moustiques.

Selon la conseillère de l’OMS pour la lutte contre le Paludisme, Dr Ndella Diakhaté « la grande difficulté dans cette lutte se trouve dans la bonne utilisation des MILDA qui permettent de protéger les populations des piqûres de moustique, donc des infections et des formes graves de paludisme ».

Lors du déroulement de la campagne de distribution des MILDA dans la région de Louga, Dr Ndella n’a pas manqué d’inviter les communautés à s’approprier le combat pour atteindre l’objectif de zéro cas de paludisme dans la région et la bonne utilisation des moustiquaires pour leur santé et leur bien-être.

Comme la plupart des pays, le Sénégal s’est résolument inscrit dans la perspective d’éliminer le paludisme d’ici 2030. 

Selon Dr Doucouré, Chef du bureau élimination et surveillance au Programme national de lutte contre le paludisme, « 51 districts sanitaires étaient au stade de pré élimination en 2021. C’est-à-dire présentaient une incidence annuelle inférieure à 5 cas pour mille habitants. La zone de très faible transmission concerne depuis plus de 10 ans le nord du pays et elle s’étend progressivement vers l’Ouest et le Centre du pays. Au Sud, dans la région de Ziguinchor, les districts de Thionck Essyl et Oussouye sont en pré-élimination depuis plusieurs années. »

Ces résultats sont les fruits de deux principales stratégies pour l’interruption de la transmission palustre dans les zones de pré-élimination. Il s’agit d’abord de la Stratégie « Focal Drug Administration » (FDA) qui consiste à mener une documentation de tous les cas de paludisme et à les investiguer. Une fois dans la concession du cas, tous les membres de la concession du cas index et ceux des cinq (5) concessions les plus proches sont systématiquement testés avec des tests rapides ultra sensibles puis sont traités avec un antipaludique. Ensuite la stratégie du « Focal Test And Treat » (FTAT). Contrairement au FDA qui permet d’investiguer tous les cas, même au-delà du rayon des maisons environnantes. Les sujets positifs sont alors traités et les communautés de la zone sont sensibilisées par la même occasion.

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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Ndéye Coumba DIADHIOU

Chargée de Communication
OMS Tchad
Email : coumbalay [at] gmail.com