La formation à la riposte aux épidémies renforce la lutte contre le choléra au Mozambique

La formation à la riposte aux épidémies renforce la lutte contre le choléra au Mozambique

Maputo – Le Dr Cremildo Rajabo a repris confiance lorsqu’il rentre dans le centre de traitement du choléra qui dessert le district de Lichinga, au nord du Mozambique, l’une des zones les plus touchées par l’épidémie en cours.

« J’ai une expérience de la prise en charge des cas de choléra dans ma province depuis 2012, mais la dynamique de travail est complètement différente pendant les épidémies. Nous devons travailler très vite et sommes souvent débordés, car nous devons aussi nous occuper des patients en dehors des centres », explique-t-il.

Malgré les difficultés liées au rythme soutenu des interventions d’urgence, le Dr Rajabo se dit désormais mieux outillé pour gérer les tâches ardues de lutte contre les épidémies.

Responsable de la surveillance épidémiologique à la Direction provinciale de la santé à Niassa, où se trouve Lichinga, le Dr Rajabo faisait partie des 220 travailleurs de la santé qui ont récemment été formés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) aux principaux aspects de la riposte, tels que la surveillance des maladies, les mesures de contrôle et de prévention des infections, ainsi que les soins cliniques, qui s’avèrent essentiels pour renforcer les actions que mène le pays pour mettre fin à l’épidémie de choléra en cours.

Depuis la notification des premiers cas de choléra à Niassa en septembre 2022, l’épidémie s’est propagée à 37 districts dans sept des 11 provinces du Mozambique, avec 18 482 cas recensés et 90 décès au 27 mars.

« La formation m’a appris les différentes composantes de la riposte à une épidémie et les mesures qui doivent être prises pour résoudre les problèmes d’eau et d’assainissement pendant et après une épidémie », explique le Dr Rajabo. Il fait par ailleurs, remarquer que le maintien d’une liste actualisée de tous les patients permet une analyse et une classification précises des cas, ce qui s’avère primordial pour une meilleure compréhension globale de la dynamique de l’épidémie.

Les travailleurs de la santé ont également été formés à l’élaboration de plans d’urgence multirisques pour faciliter une riposte rapide aux situations d’urgence, qui peuvent être adaptés aux contextes locaux spécifiques.

« Même si l’objectif principal reste la prévention des urgences, la formation a également permis aux travailleurs de la santé d’acquérir des compétences nécessaires pour répondre aux urgences de santé publique et à d’autres situations d’urgence », souligne le Dr José Alberto Manuel, Directeur provincial de la santé à Niassa.

En collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Médecins sans frontières et l’Institut national mozambicain pour la gestion et la réduction des risques de catastrophe, l’OMS a apporté son appui à la création du centre de traitement du choléra dans le district de Lichinga, qui est pleinement opérationnel depuis le début du mois de décembre 2022.

Une prise en charge appropriée des cas, en particulier l’utilisation de solutions de réhydratation orale dès l’apparition de la maladie et la réhydratation intraveineuse rapide des patients souffrant de déshydratation sévère, a aidé à réduire considérablement les taux de mortalité due au choléra. Au 7 mars, 1577 des 1592 patients atteints de choléra admis au centre de traitement s’étaient complètement rétablis, et seulement huit décès avaient été enregistrés.

Le Dr Rajabo a indiqué que l’OMS et d’autres partenaires ont été très réactifs et motivés à apporter leur assistance lorsque le projet de création des centres de traitement du choléra dans les sept districts touchés de la province de Niassa a été présenté pour la première fois. « À l’époque, nous étions confrontés à des problèmes, notamment à un manque de fournitures et de matériels médicaux », se souvient-il.

En plus de la formation, l’OMS a mis à disposition des tentes, des kits de traitement du choléra et des fournitures médicales. L’Organisation a également rendu possible des services de transport des professionnels de la santé vers les centres.

Le Dr Israel Gebresillasie, chargé de la gestion des situations d’urgence sanitaire pour le Bureau de l’OMS au Mozambique, fait remarquer que, depuis le deuxième passage du cyclone Freddy dans le pays le 11 mars, les équipes d’intervention sont confrontées à des dégâts à grande échelle causés aux infrastructures et aux établissements de santé, ce qui est aggravé par une hausse préoccupante des nouveaux cas de choléra.

« Le fait d’avoir des travailleurs de la santé formés est un atout pour la riposte, et l’OMS travaille aux côtés du Ministère de la santé du Mozambique et des services de santé provinciaux et de district pour maîtriser l’épidémie », déclare-t-il.

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