La République démocratique du Congo accueille le troisième atelier régional de renforcement des capacités de préparation et réponse au choléra
KINSHASA. Après le Niger et le Togo, les autorités de la République démocratique du Congo ont ouvert lundi, avec le soutien de l’OMS – du 27 juin au 1er juillet 2022 à Kinshasa – le troisième atelier de renforcement des capacités régionales de préparation et réponse au choléra. Présidé par le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, l’atelier réunit une cinquantaine de participants venus de 5 pays : le Bénin, le Burundi, la République du Congo, la République Centrafricaine (RCA) et la République Démocratique du Congo (RDC).
‘‘La résurgence des épidémies de choléra en RDC prouve à suffisance la nécessité d’une préparation adéquate, d’une évaluation des risques et des ressources humaines compétentes dans les pays pour la gestion des urgences,’’ a déclaré le Dr Body Ilonga Bompoko, secrétaire général ad intérim au Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention.
En RDC, depuis le début de l‘année 2022, 6 692 cas suspects de choléra dont 107 décès (létalité de 1,6%) ont été rapportés dans 54 zones de santé appartenant à 11 provinces du pays, contre 3 681 cas suspects et 91 décès (létalité 2,5%) notifiés au cours de la même période en 2021 dans 67 zones de santé de 14 provinces. Une hausse notable du nombre de cas suspects et de décès dus à la maladie en 2022 par rapport à 2021.
‘’Le chemin vers l’élimination du choléra passe par une approche multisectorielle qui associe une réponse en matière d’eau, hygiène, assainissement (EHA) d’une part, l’adoption des comportements à moindre risque, ainsi qu’une réponse santé, avec la détection précoce et le traitement de la maladie d’autre part.’’, a déclaré le Dr Amédée Prosper Djiguimdé, Chargé du Bureau de l’OMS en RDC.
Le choléra reste l’une des principales menaces pour la santé publique dans le monde et au niveau de la sous-région Afrique. On note un total de 129 806 cas enregistrés en 2021 dont 4 005 décès touchant 12 pays africains : le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, l’Ethiopie, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigéria, la RDC, l’Ouganda et le Togo.
Cette situation sanitaire constitue une rupture dans la tendance à la baisse observée dans la région de l’Afrique – une réduction de 37% du nombre de cas et de 25% du nombre de décès en 2018 par rapport aux pics observés en 2017. Cette situation incite de nombreux gouvernements et partenaires à intensifier leurs actions pour mettre fin au choléra.
A ce jour, seuls 3 pays africains (RDC, Zambie et Zimbabwe) sur 47, ayant adopté un cadre régional pour aligner leurs efforts sur la feuille de route mondiale, ont validé un plan d'élimination à long terme. Dans le même temps, les résultats d’une évaluation de l'état de préparation des Etats membres, réalisée par 7 pays (Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo, Ghana, Kenya et Togo) en 2021, révèle que 15 pays sur 18 ont encore des capacités limitées pour détecter, se préparer et répondre eux épidémies de choléra.
La stratégie et la feuille de route mondiale visant à mettre fin au choléra seront parmi les matières essentielles, alors que les participants vont chercher également à s’approprier des méthodes modernes pour combattre le choléra, tel que mises en exergue par le Groupe spécial mondial de lutte contre le choléra (GTFCC).
Pendant cinq jours des travaux, les participants vont se familiariser avec les principaux piliers de la préparation et réponse au choléra, à savoir : coordination, surveillance et laboratoire, gestion des cas, Eau, Hygiène et Assainissement, communication des risques et engagement communautaire, vaccination et logistique. Ils vont également partager les expériences et les leçons apprises pour la préparation et la préparation au choléra dans leurs pays respectifs et au niveau de la sous-région Afrique.
Les participants devront également animer à leur tour, des formations et des exercices de simulation sur la prévention et le contrôle du choléra dans leurs pays respectifs.
Troisième d’une série de six, cet atelier vise à accroître et renforcer la préparation de 28 pays prioritaires pour répondre rapidement et efficacement aux épidémies de choléra. Pour la priorité numéro un, il s’agit notamment des pays touchés par le choléra en 2021 : Bénin, Burundi, Cameroun, Ethiopie, Mali, Mozambique, Niger, Nigéria, Ouganda, RDC et Togo. Les pays concernés par la priorité numéro deux sont ceux classés à risque et non touchés par le choléra en 2021 : Angola, Burkina Faso, Congo, Côte d’Ivoire, Ghana, Kenya, Libéria, Malawi, RCA, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Soudan du Sud, Tanzanie, Tchad, Zambie et Zimbabwe. Les pays de la priorité trois, classés comme observateurs sont entre autres : le Botswana et la Mauritanie.
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NOTE AUX REDACTEURS. Les ateliers régionaux sur le choléra font partie de nombreuses approches du Groupe spécial mondial de lutte contre le choléra - un partenariat de plus de 50 institutions, parmi lesquelles des ONG, des instituts universitaires et des agences des Nations Unies – pour aligner les efforts de la région africaine à la feuille de route mondiale qui vise une réduction de 90 % des décès dus au choléra et l’élimination du choléra dans une vingtaine de pays. Hébergé par l’OMS, son rôle est d’offrir aux pays la capacité, les outils et l’assistance nécessaires pour élaborer des plans nationaux de lutte contre le choléra (PNC) et les mettre en œuvre efficacement. 2 ateliers ont déjà été organisés notamment au Niger et au Togo. Les 3 prochaines sessions se tiendront au Nigeria, au Kenya et en Tanzanie.
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