En République démocratique du Congo, la lutte contre la lèpre stimulée par une meilleure détection des cas

En République démocratique du Congo, la lutte contre la lèpre stimulée par une meilleure détection des cas

Kinshasa – Yole Monlwa, 22 ans, se souvient nettement du jour où il a entendu la radio diffuser un message sur l’importance du dépistage de la lèpre. « À l’époque, je ne sentais plus ma main, je ne pouvais même pas bouger les doigts. J’avais déjà suivi deux traitements, sans effet. Avec mes parents, nous nous sommes rendus dans l’hôpital indiqué par la radio et on m’a annoncé que j’avais la lèpre. »

Après quatorze mois de traitement et une longue période d’isolement pour éviter d’infecter son entourage, Monlwa est entièrement guéri. « Je ne connaissais rien à cette maladie », raconte-t-il depuis sa maison de Kalamu, une commune de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. « J’encourage vraiment les gens à se renseigner et à se faire examiner avant que leur situation ne s’aggrave. »

Le jeune homme fait partie des plus de 4000 cas de lèpre détectés l’an dernier en République démocratique du Congo. Grâce à un soutien financier de la  Fondation Sasakawa pour la Santé (SHF), la détection de la maladie a pu être intensifiée dans neuf provinces où elle est endémique. En tout, 1075 cas supplémentaires ont pu être diagnostiqués et traités, dont 108 enfants.

La lèpre est une maladie chronique causée par le bacille Mycobacterium leprae. Elle touche principalement la peau, les nerfs périphériques, la muqueuse des voies respiratoires supérieures ainsi que les yeux. Elle se manifeste au début par des tâches décolorées sur la peau, sans démangeaison ni douleur, avant de provoquer une invalidité au bout de plusieurs années, ce qui explique que beaucoup de personnes se font diagnostiquer tardivement. Faute de traitement, la lèpre peut entraîner des lésions progressives et permanentes de la peau, des nerfs, des membres et des yeux.

Le soutien de la Fondation Sasakawa a permis de former 720 relais communautaires à la sensibilisation à la maladie. De plus, 54 équipes cadres et 180 infirmiers(ières) de différentes zones de santé concernées ont appris à identifier les symptômes à un stage précoce. Par ailleurs, les cas contacts ont pu être examinés au sein des communautés.

« Nous avons pu diffuser des messages de sensibilisation dans les églises, les écoles, les marchés et dans la rue avec des mégaphones, ainsi que via les radios communautaires », détaille le Dr Florent Ngondu, Directeur du programme d’élimination de la lèpre au Ministère de la santé. « Cela a occasionné un afflux de cas présumés parmi lesquels des cas de lèpre ont été dépistés, mais aussi des cas de gale, de mycoses, de vitiligo et d’autres dermatoses. » D’autres maladies tropicales négligées ont également été dépistées, dont 93 cas suspects de pian et 45 cas suspects d’ulcère de Buruli.

En République démocratique du Congo, « le programme national d’élimination de la lèpre est intégré aux structures de santé », explique le Dr Ngondu. « Le personnel de santé ainsi que les membres de la communauté qui ont participé à la mise en œuvre des activités de dépistage vont pouvoir continuer à détecter et orienter les cas présumés, et à traiter et suivre les malades. »

Dans la Région africaine, 46 pays ont éliminé la lèpre comme problème de santé publique, et le nombre de nouveaux cas détectés est passé de 52 767 en 2000 à 17 887 en 2020, soit une réduction de 66 %.

« Le précieux soutien de la fondation Sasakawa s’inscrit dans la vision de la stratégie mondiale de lutte contre la lèpre 2021-2030 qui vise à obtenir zéro cas de lèpre, zéro cas d’infirmité et zéro discrimination », se félicite le Dr Amédée-Prosper Djiguimde, Représentant de l’Organisation mondiale de la Santé en République démocratique du Congo. « Il s’agit désormais de pérenniser les bons résultats obtenus afin que plus personne en RDC ne souffre de la lèpre. »

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