Forum national sur les maladies non transmissibles au Tchad : focus cancer

Forum national sur les maladies non transmissibles au Tchad : focus cancer

« Le cancer constitue une menace extrêmement importante pour les pays d’Afrique subsaharienne et on ne peut réussir cette lutte sans une prise de conscience globale », rappela Dr Abdelmadjid Abderahim, Ministre de la Santé Publique et de la prévention du Tchad au lancement du forum en novembre dernier.

Sous l’appui technique de l’OMS et le soutien financier de partenaires privés, le Programme National de Lutte de Contre le Cancer au Tchad a fédéré les principaux acteurs de la santé, acteurs politiques et représentants de la société civile pour un partage et une analyse afin de trouver des solutions durables face au fléau des maladies non transmissibles particulièrement le cancer. 

Le Registre Populationnel du Cancer de N’Djamena, créé en octobre 2021 avec l’appui de l’OMS, a enregistré 1 173 nouveaux cas en 2022. Ce registre couvre la capitale, N’Djamena, qui a une population d’environ 1 709 782 habitants. Les cancers les plus fréquents enregistrés dans ce registre étaient le cancer de la prostate (32,4%), le cancer du foie (15,1%), le cancer du sein (12,0 %), le cancer du col de l'utérus (10,3 %), le lymphome non hodgkinien (6,5 %) et le cancer de l’estomac (5,4 %). 

Chez les hommes, le cancer de la prostate est la malignité la plus fréquemment diagnostiquée, suivie du cancer du foie. Par contre, chez les femmes, le sein et le col de l’utérus sont les tumeurs malignes les plus redondantes, suivies de la tumeur du foie.

En effet, il est à noter qu’au Tchad, les maladies non transmissibles sont souvent diagnostiquées tardivement, à un stade auquel la guérison est soit plus délicate, ou requiert des moyens non disponibles dans le pays. De surcroît, la plupart des patients ne disposent d’aucune couverture sanitaire de prise en charge. Toutes ces conditions précédentes cumulées au manque de personnels formés et de structures spécialisées présagent peu d’espoir de guérison pour les patients. 

« Ce forum permet donc de renforcer l’engagement du Gouvernement et des Partenaires techniques et financiers à mettre en place rapidement des mesures et réformes appropriées, de définir les conditions optimales de mise en œuvre efficace et efficiente des politiques nationales de lutte contre le cancer et les maladies non transmissibles » a souligné Dr Abdelmadjid Abderahim.

Ainsi, ce rendez-vous scientifique a été l’occasion d’un fort plaidoyer sur la lutte contre le cancer au Tchad. Présidé par d’éminents chercheurs du Tchad avec la participation d’experts internationaux venus de la sous-région. Les débats ont porté d’une part sur les défis et les enjeux que représente le cancer de même que les MNT pour le bien-être de la population tchadienne et d’autre part sur leurs impacts sur le développement économique du pays.

Le professeur Choua Oucheimi, conseiller à la santé du Chef de l’État a fait l’état des lieux des maladies non transmissibles au Tchad. Il a également entretenu l’assistance de la nécessité de reconnaître l’existence de ces maladies, du coût qu’elles engendrent sur les services de traitement et de soins, mais surtout des risques pour les pays africains.

Rappelons que depuis quelques années, le Gouvernement du Tchad a reconnu qu'une action décisive est nécessaire, avec un équilibre entre les stratégies basées sur la population et au niveau individuel, pour lutter contre les facteurs de risque de ces maladies largement évitables.

Dans cette dynamique, une stratégie globale sur les MNT et deux plans nationaux de lutte contre le cancer pour les périodes 2017-2021 et 2022-2027 ont été élaborés pour permettre au gouvernement de formuler une approche globale et systématique afin de répondre efficacement à ce problème émergent.

Pendant deux jours, éminents chercheurs, experts nationaux et internationaux et représentants des partenaires et des couches socioprofessionnelles ont échangé sur les possibilités et les meilleures stratégies de lutte contre les maladies non transmissibles, particulièrement le cancer. 

« C’est le cadre d’échange opportun pour prendre le dessus sur ces maladies non transmissibles. Nous avons pu partager avec ce large public les 3 initiatives majeures de l’OMS pour la lutte contre les cancers notamment l’initiative mondiale contre le cancer du sein, la stratégie mondiale en vue d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique et l’initiative mondiale contre le cancer infantile», a confié Dr Moialbaye Magloire Tampele, Responsable du programme sur la promotion de la santé au bureau de l’Organisation mondiale de la Santé au Tchad.

Les participants ont formulé des recommandations à l’endroit du Gouvernement, du ministère de la Santé publique et de la prévention, des partenaires et des responsables de la société civile pour le renforcement des dispositifs de lutte contre le cancer, la construction d’un centre de prise en charge des malades, la formation du personnel de santé et de la disponibilité des ressources nécessaires au programme national de lutte contre le cancer pour continuer le combat.
 

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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Ndéye Coumba DIADHIOU

Chargée de Communication
OMS Tchad
Email : coumbalay [at] gmail.com