Lutte contre l’onchocercose au Burundi : l’OMS soutient la campagne de traitement de Masse à Ivermectine sous directives communautaires (TIDC)

Lutte contre l’onchocercose au Burundi : l’OMS soutient la campagne de traitement de Masse à Ivermectine sous directives communautaires (TIDC)

Depuis 2005, le Burundi organise une campagne annuelle à travers la stratégie « Traitement à l’Ivermective sous Directives Communautaires (TIDC) dans le cadre de la lutte contre les maladies tropicales négligées dont l’onchocercose, avec le but de venir à bout de ces pathologies qui créent encore beaucoup de dommages pour les populations.Cette pratique consiste à une administration de masse des médicaments spécifiques (Mectizan et Albendazole). 

La 17ème édition de cette campagne se déroule du 18 au 30 avril 2022 dans les 6 provinces endémiques (sur les 18 provinces du pays) à savoir Cibitoke-Bubanza, Bururi, Rumonge, Makamba et Rutana. Les journées provinciales de mobilisation sociale en faveur de la lutte contre l’onchocercose et les Géo helminthiases ont été le point d’entrée de la campagne. Elles ont été présidées par un membre du cabinet du Gouverneur dans chacune des provinces. De plus, 300 personnels de santé, 1985 distributeurs communautaires, 1004 chefs de colline et 736 membres de comité de santé ont été formés, en préparation de la campagne.

L’objectif principal de cette campagne annuelle est de maintenir la couverture thérapeutique à 80% pour l’onchocercose et à 90% pour les géo helminthiases dans les 371 collines.Pour atteindre la performance escomptée de couverture, la population à risque attendue est de 1 727 563 personnes pour le traitement au mectizan et de 1 336 805 personnes adultes pour le déparasitage à l’albendazole. 

L’OMS recommande la chimiothérapie préventive de l’onchocercose par l’ivermectine au moins une fois par an pendant au moins 10 à 15 ans jusqu’au moment où l’évaluation prouve que les critère d’arrêt du traitement sont remplis. C’est actuellement la principale stratégie mise en œuvre pour éliminer la maladie dans les régions les plus affectées. Pour ce faire l’OMS, à travers le projet ESPEN (Expended special project for elimination of negleted tropical diseases), a soutenu cette campagne TIDC, notamment par la mise à disposition du Burundi des médicaments et des fonds nécessaires pour le bon déroulement de cette activité.

Les gains et les progrès enregistrés en matière de lutte contre l’onchocercose indiquent que le Burundi est en bonne voie pour l’élimination de la maladie conformément à la feuille de route 2021-2030 pour les maladies tropicales négligées.

A ce titre, un comité indépendant d’experts pour l’élimination de l’onchocercose a été désignée en novembre 2021. Il a pour mission, entre autres, d’accompagner le pays sur les nouvelles directives quant à l’arrêt du traitement et la vérification de l’élimination de la maladie.

Encore appelée « cécité des rivières », l’onchocercose est une maladie parasitaire due au filaire Onchocerca volvulus, qui se transmet lors de contacts répétés avec des simulies infectées (Simulium spp.). Ces simulies se reproduisent dans des rivières et des cours d’eau à courant rapide, surtout dans les villages isolés situés près des terres fertiles, où la population dépend de l’agriculture.

L’onchocercose est une maladie des yeux et de la peau. Les symptômes sont dus aux microfilaires qui se déplacent dans les tissus sous-cutanés et provoquent de violentes réactions inflammatoires lorsqu’ils meurent. 

Les personnes infectées ressentent de fortes démangeaisons et présentent des lésions cutanées.
Elles présentent aussi parfois des lésions oculaires qui peuvent entraîner une déficience visuelle et une cécité irréversible. Dans la plupart des cas des nodules apparaissent sous la peau autour des vers adultes.

Au Burundi, les premiers cas d’onchocercose ont été signalés en 1950 dans l’embouchure de la Rusizi. Depuis lors, 6 sur 18 provinces sanitaires, 12 sur 48 districts sanitaires sont endémiques. De même, 371 collines sur 1209 sont déclarées méso et hyper endémiques de l’onchocercose, maladie à laquelle sont exposées près de 2000. 000 de personnes dans le pays, avec une prévalence variant de 40 à 2,1 %.